Le président Barack Obama a fustigé le régime de Téhéran, affirmant que la répression de l'opposition témoignait de sa «peur», et a exprimé sa solidarité aux jeunes manifestants, dans un message diffusé dimanche à l'occasion de Norouz, le Nouvel an iranien.

Dans ce message vidéo, diffusé par la Maison-Blanche au moment où M. Obama conclut à Rio de Janeiro le volet brésilien d'une tournée de cinq jours en Amérique latine, le président a évoqué les révoltes populaires qui agitent actuellement le monde arabe et musulman.

«Je pense que certaines valeurs sont universelles, la liberté de rassemblement et d'association, la possibilité de dire ce que l'on pense et de choisir ses dirigeants. Et ce à quoi nous assistons dans toute la région est la volonté de voir des gouvernements qui soient responsables face à leur peuple», a ajouté M. Obama.

«Et comme les gens de la région ont insisté sur le fait qu'ils devaient choisir la façon dont ils sont gouvernés, les gouvernements de la région ont choisi de réagir d'une façon ou d'une autre», a remarqué le président.

«Pour l'instant, le gouvernement iranien a réagi en démontrant qu'il s'intéressait plus à la protection de son pouvoir qu'aux droits des Iraniens», a regretté le dirigeant américain.

«Ces choix ne sont pas une preuve de force, elles sont une preuve de peur», a accusé M. Obama. «Cela en dit beaucoup sur un gouvernement lorsqu'il a tellement peur de ses propres citoyens qu'ils ne les laisse même pas accéder librement aux informations ou communiquer les uns avec les autres».

S'adressant directement «aux jeunes Iraniens», M. Obama a affirmé que «vos talents, vos espoirs, et vos choix détermineront l'avenir de l'Iran, et aideront à éclairer le monde. Et si les temps peuvent paraître difficiles, je veux que vous sachiez que je suis avec vous».

Ce troisième message de Norouz émis par M. Obama depuis sa prise de fonctions en janvier 2009 illustre une nouvelle hausse du ton contre le régime iranien, auquel M. Obama avait tendu la main pendant de sa campagne et les premiers mois de son administration.

En 2009, il avait pris l'initiative historique de s'adresser directement aux dirigeants iraniens, à qui il avait offert de surmonter trente années de relations hostiles.

Déterminé à «rechercher un dialogue honnête et fondé sur le respect mutuel», il avait rompu avec la politique de son prédécesseur George W. Bush en reconnaissant le régime islamique comme un interlocuteur possible.

Mais le ton avait déjà changé en 2010, après la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad à la mi-2009, suivie de la répression de manifestants criant à la fraude. M. Obama avait constaté que Téhéran avait «choisi de s'isoler».

«Au cours de l'année dernière, c'est le gouvernement iranien qui a choisi de s'isoler lui-même, et a choisi une focalisation autodestructrice sur le passé plutôt qu'un engagement à bâtir un avenir meilleur», avait ajouté le président américain, dans le contexte du dossier nucléaire iranien, soupçonné par l'Occident d'avoir des visées militaires, ce que le régime islamique dément.