Plus de 40 personnes ont été tuées et plus de cent blessées par des tirs contre une manifestation réclamant le départ du président yéménite Ali Abdallah Saleh vendredi à Sanaa, ont affirmé des sources médicales à l'AFP.

L'opposition a accusé le régime d'avoir commis «un massacre». «Cette tuerie ne va pas contribuer à maintenir Ali Abdallah Saleh au pouvoir», a affirmé, dans une déclaration à la chaîne al-Arabiya, le porte-parole de l'opposition parlementaire, Mohamed al-Sabri.

Selon des témoins, des partisans du régime ont ouvert le feu sur des milliers de manifestants depuis les toits des habitations proches de la place de l'Université, où se tient depuis le 21 février un sit-in pour réclamer le départ de M. Saleh.

«La plupart des blessés sont touchés par balles à la tête, au cou et à la poitrine», a affirmé un médecin à l'AFP.

Les manifestants scandaient «le peuple veut la chute du régime» et un grand nombre d'entre eux brandissaient des cartons jaunes, à l'initiative d'un groupe de jeunes qui avait appelé cette journée «vendredi de l'avertissement» lancé au président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

Les tirs ont commencé lorsque les manifestants ont voulu démanteler une barricade érigée par les partisans du régime pour bloquer l'une des rues menant à la Place de l'Université, selon un journaliste de l'AFP.

La police a lancé des grenades lacrymogènes sur les manifestants et a également tiré à balles réelles, selon un journaliste de l'AFP.