Dix ans après la destruction des Bouddhas de Bamiyan, officiels afghans et experts internationaux ont esquissé des plans pour la sauvegarde des vestiges archéologiques de la vallée afghane, prônant la construction d'un musée, a annoncé mercredi l'Unesco.

En mars 2001, les talibans avaient dynamité deux statues du Bouddha vieilles de 1.500 ans, jugées anti-islamiques, soulevant la réprobation de la communauté internationale. Le site de la vallée de Bamiyan est inscrit depuis 2003 sur la liste du patrimoine mondial en danger de l'Organisation de l'ONU pour l'éducation, les sciences et la culture, l'Unesco.

Les experts venus d'Allemagne, d'Italie et du Japon et des représentants des autorités afghanes, dont le ministre de la Culture et le gouverneur de la province de Bamiyan, «ont ébauché des plans pour la future sauvegarde du paysage culturel» au cours de réunions tenues à l'Unesco à Paris du 2 au 4 mars, selon un communiqué de l'organisation.

Ils préconisent la consolidation de la plus grande niche occidentale, qui sera «laissée vide en témoignage de la violence passée», la construction d'un «musée central à Bamiyan et de petits musées au sein du site» et la poursuite de travaux «afin de sauvegarder l'ensemble du paysage culturel de la vallée».

«Une reconstruction intégrale des Bouddhas n'est pas envisagée pour l'instant, compte tenu des données scientifiques actuellement disponibles et des estimations concernant le coût de l'opération et les ressources disponibles», précise le communiqué.

En février, un chercheur allemand avait estimé possible une reconstitution du plus petit Bouddha, qui culminait à 38 mètres de hauteur, jugeant plus incertaine la même opération sur le grand (55 mètres).

L'Unesco estime que les «progrès réalisés en matière de sécurité, de stabilité structurelle des vestiges des deux Bouddhas géants, de conservation des vestiges archéologiques (...) et du plan de gestion du site» permettront de le faire sortir de la liste du patrimoine en danger en 2013.