L'opposition jordanienne a multiplié les appels pour la dissolution du Parlement, qui selon elle entrave le processus de réformes, et réclamé l'adoption rapide d'une nouvelle loi électorale.

Le Front de l'Action Islamique (FAI), principal parti d'opposition, des partis de gauche, le Groupement des retraités militaires et des organisations de jeunes, ont estimé dans des communiqués séparés reçus par l'AFP, que la dissolution du parlement était une nécessité pour aller de l'avant dans les réformes.

Cette demande a pris de l'ampleur après qu'un député, Mohamad al-Koz, a proféré jeudi au parlement des insultes à l'encontre des manifestants qu'il a qualifiés de «corrompus et ignobles vauriens».

«Hier ils ont demandé des «réformes du régime» et demain ils demanderont le «changement de régime» (...) Si le gouvernement ne les arrête pas, nous saurons comment le faire nous-mêmes», a-t-il clamé, provoquant un tollé, certains le menaçant de procédures légales.

Plusieurs opposants contactés par l'AFP ont exprimé leur conviction que tant que de «pareils députés siègent à la Chambre, il n'est pas possible d'avoir un processus de réformes».

Entretemps, le gouvernement a annoncé la nomination du président du Sénat, Taher Masri, à la tête d'une Commission de dialogue national, récemment crée pour élaborer les lois relatives aux réformes politiques.

Le chef du FAI, cheikh Hamzeh Mansour, a adressé mardi une lettre à M. Masri relevant qu'une telle commission gouvernementale ne devait pas être dirigée par le chef du Sénat, car ce dernier est désigné par le roi.

M. Mansour a insisté sur la «nécessité de dissoudre le Parlement», la Chambre ayant été élue sur la base d'une loi largement critiquée, qui a poussé les islamistes à boycotter les législatives de novembre.

Cette institution ne peut par conséquent «ne peut être la partie qui adopte une nouvelle loi électorale,» a-t-il estimé.

Les membres de cette commission n'ont pas encore été désignés, et l'opposition souhaite qu'ils soient des «personnalités indépendantes adeptes des réformes».

Pour le FAI, cette commission devrait pouvoir achever l'amendement de la loi électorale «en un mois», un délai donné par les islamistes au gouvernement pour réaliser des réformes.

«Seule une nouvelle loi permettra l'accès au Parlement à de véritables représentants du peuple», a dit cheikh Mansour.