Douze civils ont été tués dimanche par l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule dans une province instable du sud-est de l'Afghanistan, ont annoncé à l'AFP les autorités locales en accusant la rébellion menée par les talibans.

Les victimes sont cinq enfants, deux femmes et cinq hommes qui arrivaient du Pakistan voisin, a précisé dans un communiqué le bureau du gouverneur de la province de Paktika, Mohibullah Samim.

Ce dernier y accuse «les ennemis de la paix», une expression habituellement employée par les autorités pour désigner la rébellion menée par les talibans qui ont selon lui «une fois encore révélé leur visage d'oppresseurs».

La province de Paktika, frontalière du Pakistan, est, avec les provinces voisines de Paktia et Khost, l'un des bastions du réseau Haqqani, l'un des groupes les plus importants et radicaux de la rébellion. Ces provinces sont frontières des zones tribales pakistanaises, considérées comme une des principales bases arrières des talibans et de leurs alliés d'Al Qaïda.

Les bombes artisanales sont l'une des armes favorites des insurgés qui combattent le gouvernement de Kaboul et les 140 000 soldats étrangers déployés pour le soutenir, font des milliers de victimes dans la population civile.

Les rebelles multiplient également les attentats suicide meurtriers depuis le début de l'année, notamment dans les grandes villes.

Les civils sont les premières victimes du conflit afghan. Au moins 2400 ont péri en 2010, selon l'ONG afghane Afghan Rights Monitor, qui estime que deux tiers ont été victimes des bombes et attaques des insurgés, et 21% d'opérations des forces internationales.

Outre les attaques rebelles, le gouvernement afghan dénonce également les victimes civiles des bombardements de la force de l'OTAN, qui a admis cette semaine avoir tué neuf enfants dans la province de Kunar (est), où elle était déjà accusée d'y avoir tué 65 civils dix jours plus tôt.

Le président Hamid Karzaï a dénoncé ces deux incidents, en appelant l'OTAN à cesser ces «meurtres» qui jettent selon lui la population dans les bras de la rébellion. L'affaire a pris une ampleur telle que le président des États-Unis Barack Obama a exprimé jeudi ses «profonds regrets» à M. Karzaï après la mort des neuf enfants.