Un rapport rendu public mardi par l'organisation de défense des droits de la personne Amnestie Internationale prévient que les mauvais traitements infligés aux détenus irakiens risquent de se poursuivre sous le nouveau gouvernement, puisque celui-ci sera surtout préoccupé par la violence, la faiblesse de l'économie et la pauvreté.

Le document de douze pages brosse un portrait sombre des conditions qui prévalent dans les prisons irakiennes, estimant qu'elles sont le théâtre de tortures systématiques et un lieu de propagation des maladies.

La situation aurait pris naissance bien avant que Saddam Hussein ne soit chassé par l'invasion américaine de 2003. Elle se poursuivrait depuis, et ce même dans les prisons gérées par les États-Unis, notamment le centre de détention d'Abou Ghraib à l'extérieur de Bagdad.

Les forces américaines ont confié aux responsables irakiens la responsabilité complète des prisonniers l'an dernier, rappelle le rapport d'Amnestie, «sans aucune garantie qu'ils seraient protégés».

«Il est fort probable que la torture et les mauvais traitements se poursuivront», conclut le document.

Les médias gouvernementaux irakiens ont rapporté mardi que l'inspecteur général du ministère de l'Intérieur se penche sur 58 cas d'atteintes aux droits de la personne possiblement perpétrées par des employés du ministère l'an dernier, dont certains à l'endroit de prisonniers.

Quelque 30 000 hommes et femmes se trouveraient actuellement dans les prisons irakiennes, dont 1300 qui ont été condamnés à mort.

La semaine dernière, un autre groupe de défense des droits de la personne, Human Rights Watch, affirmait que des troupes d'élite contrôlées par le premier ministre Nouri al-Maliki détiennent des prisonniers dans un établissement secret et en torturent d'autres ailleurs.

M. al-Maliki a réfuté ces allégations.