L'ONU met en garde contre une hausse spectaculaire des prix de l'opium qui pourrait inciter davantage d'agriculteurs afghans à augmenter leur récolte de ce produit illicite cette année, contrecarrant les efforts visant à endiguer cette pratique.

L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) souligne, dans un rapport sur l'opium en Afghanistan rendu public jeudi, que malgré une baisse de 48 pour cent de la production d'opium en 2010, due essentiellement à une maladie de la plante, le prix moyen de l'opium sec au moment de la récolte était de 169 dollars $ US le kilo, soit une hausse de 164 pour cent par rapport à 2009.

Le directeur de l'UNODC, Iouri Fedotov, a déclaré à Vienne que «si ce filon financier dure, cela pourrait remettre complètement en cause les avancées durement acquises de ces dernières années».

«Nous ne pouvons pas faire comme si de rien n'était», a-t-il prévenu.

Le revenu moyen tiré de l'opium par les ménages qui en font la culture a augmenté de 36 pour cent l'an dernier, à 2433 $ US, comparativement à 1786 $ US l'année précédente. Le revenu brut généré par chaque hectare d'opium cultivé a aussi augmenté de 36 pour cent, passant de 3600 $ US à 4900 $ US.

L'Afghanistan est le principal producteur d'opium, l'ingrédient brut utilisé pour fabriquer l'héroïne. En 2010, l'Afghanistan a produit 80 pour cent l'opium mondial, contre 90 pour cent un an plus tôt.

La valeur brute des exportations d'héroïne, de morphine et d'opium à destination des pays voisins a été de 1,4 milliard $ US, une dégringolade de 50 pour cent par rapport aux 2,8 milliards $ US de 2009.