L'Iran est prêt à travailler avec la communauté internationale sur le dossier de la prolifération nucléaire mais ne négociera pas avec le «couteau sous la gorge», a indiqué mardi son ambassadeur à l'ONU.

L'ambassadeur de l'Iran, Mohammad Khazaee, a déclaré quelques jours avant de nouvelles discussions sur le nucléaire iranien que son pays n'était pas gêné par les sanctions prises à son encontre.

«Nous avons montré que nous savons nous battre, nous savons comment surmonter les sanctions, nous savons comment surmonter nos problèmes», a déclaré M. Khazaee aux journalistes.

«Nous n'allons pas accepter des recommandations fondées sur des pressions et menaces. Ça ne va pas marcher de mettre un couteau, ou une épée, sous la gorge de quelqu'un tout en lui demandant en même temps de négocier», a-t-il ajouté.

Les discussions entre l'Iran et le groupe des 5+1 reprennent vendredi à Istanbul, avec l'espoir mesuré d'aplanir les désaccords entre Téhéran, qui poursuit ses activités nucléaires, et une bonne partie de la communauté internationale, qui le soupçonne de préparer l'arme atomique.

L'ambassadeur a précisé que l'Iran souhaitait que son importance stratégique soit reconnue et que Téhéran avait fait des propositions qui pourrait constituer une «feuille de route» pour améliorer les relations.

«Nous parlons d'un pays qui, d'un point de vue régional, d'un point de vue économique, d'un point de vue politique est un champion poids lourd dans la région», a-t-il dit.

Les discussions d'Istanbul devraient permettre «d'ouvrir la voie à une future coordination», a-t-il avancé.

«Nous crions au monde, nous disons (aux grandes puissances) que si le désarmement est une vraie préoccupation, si la prolifération, le terrorisme, le trafic de drogue sont de vrais motifs de préoccupations, nous sommes prêts à parler au monde», a déclaré le représentant iranien.

La communauté internationale soupçonne depuis des années l'Iran de chercher, malgré ses dénégations, à se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme nucléaire civil.

Téhéran, dont la politique d'enrichissement d'uranium a été condamnée à plusieurs reprises par l'ONU, est sous le coup de sanctions internationales qui ont encore été renforcées en juin.