Près de 3000 syndicalistes, islamistes et membres de partis de gauche ont participé dimanche à un sit-in à Amman devant le Parlement pour protester contre l'inflation et la politique économique du gouvernement, selon un journaliste de l'AFP sur place.

«En Jordanie, nous souffrons des mêmes maux qui ont affecté la Tunisie, et nous devons mettre fin à l'oppression, ainsi qu'aux entraves aux libertés et à la volonté du peuple», a affirmé le chef des Frères musulmans, Hammam Said, dans un discours.

Après avoir fait l'éloge des Tunisiens qui «se sont débarrassés de leur dictateur», il a souligné que le peuple jordanien «n'acceptera pas d'avoir faim».

Les manifestants, qui brandissaient des drapeaux de la Jordanie et de leurs partis, se tenaient debout devant la grille du Parlement, alors que les députés étaient réunis pour discuter des prix des aliments.

«Jusqu'à quand continuerons-nous à payer le prix des vols et de la corruption?», pouvait-on lire sur une des banderoles.

«L'islam est la solution», «Ca suffit les mensonges et les tromperies», «Vous nous tuez avec les prix», «Rifaï (dans une allusion au premier ministre Samir Rifaï) écoute la voix du peuple», «Va-t-en, va-t-en Rifaï», «Une révolution qui se propage, Moubarak (le président égyptien, ndlr) ton tour vient», scandaient les manifestants.

Un député, Fawaz Zohbi, est sorti de la séance et a distribué des sandwichs aux manifestants.

Si «la Chambre n'a pas une réponse satisfaisante du gouvernement sur ses demandes de baisse de prix, elle va demander un nouveau vote de confiance au gouvernement», qui avait obtenu en décembre 111 voix sur les 120 députés qui forment la Chambre, a-t-il affirmé à l'AFP.

Un syndicaliste, Abdel Hadi al-Falahat, a expliqué que les syndicats, les islamistes et les partis de gauche «exige(aient) la chute du gouvernement et une redistribution des fortunes dans le pays».

Samedi, une cinquantaine de syndicalistes jordaniens avaient déjà organisé un sit-in devant l'ambassade de Tunisie à Amman et appelé à la propagation de «la révolution tunisienne».

Vendredi, des milliers de personnes avaient manifesté dans le calme dans plusieurs villes du royaume pour dénoncer l'inflation, le chômage et réclamer la chute du gouvernement, en dépit du déblocage par ce dernier mardi de 120 millions de dinars (169 millions de dollars) pour faire baisser les prix et créer des emplois.

Quelque 25% des Jordaniens vivent sous le seuil de la pauvreté, selon une étude du Conseil économique et social jordanien.