L'une des deux principales composantes de la coalition gouvernementale pakistanaise a annoncé dimanche qu'elle rejoignait l'opposition après la démission le mois dernier de deux de ses ministres.

«Nous avons décidé de rejoindre les bancs de l'opposition parce que le gouvernement n'a rien fait pour régler les problèmes que nous avons soulevés», a déclaré à l'AFP Faisal Sabzwari, membre du Muttahida Qaumi Movement (MQM).

«Il nous est devenu difficile de nous expliquer face à nos supporteurs et aux travailleurs. Dans un premier temps, nos ministres ont démissionné, et maintenant nous avons décidé de rejoindre l'opposition», a-t-il ajouté.

«Nous resterons dans la coalition pour la province du Sindh, mais nous avons décidé de ne plus faire partie du gouvernement au niveau fédéral, car tous les problèmes relèvent du gouvernement fédéral», a-t-il précisé.

Le départ du MQM fait perdre au gouvernement, au pouvoir depuis moins de trois ans, sa majorité au parlement et il risque d'être renversé si l'opposition parvient à s'unir et à faire adopter une motion de censure.

Toutefois, le Premier ministre pakistanais Yousouf Raza Gilani est apparu serein lors d'un entretien à la télévision avec des journalistes à Lahore (est du pays) en déclarant que le gouvernement n'était pas en danger. «Le gouvernement ne tombera pas», a-t-il assuré.

«J'ai été élu à l'unanimité, tous les partis ont voté pour moi à l'Assemblée nationale. Nous avons des contacts avec tous les partis», a-t-il ajouté.

Le MQM était depuis longtemps en désaccord avec le PPP (Parti du peuple pakistanais) du président Asif Ali Zardari sur différents problèmes tels que la violence politique à Karachi, les réformes fiscales préconisées par le Fonds monétaire international (FMI), la corruption et l'inflation galopante qui perturbent l'économie du pays.

Privé des 25 sièges du MQM, la coalition conduite par le PPP ne dispose plus que de 160 sièges sur un total de 342.

«Après le départ du MQM, le gouvernement fait face à de sérieux problèmes. La question de sa survie est désormais posée», a estimé l'analyste Hasan Askari.