Le président afghan Hamid Karzaï devrait convoquer le 20 janvier la nouvelle assemblée nationale issue des législatives de septembre, a annoncé lundi son porte-parole, après des mois de bras de fer autour des résultats du scrutin marqué par des fraudes massives.

«Je pense que nous pouvons nous attendre à ce que le Parlement soit convoqué le 20 janvier», a déclaré le porte-parole de M. Karzaï, Waheed Omer, lors d'une conférence de presse.

«La Constitution exige que le Parlement soit convoqué le 20 janvier, après la fin de la période» de vacances parlementaires d'hiver, a-t-il précisé.

Les résultats des législatives du 18 septembre, marquées par des fraudes massives, font l'objet depuis plusieurs semaines d'un bras de fer entre le Parquet général d'Afghanistan et la Commission électorale indépendante (CEI).

La CEI avait invalidé un quart des suffrages d'une élection déjà marquée par une très forte abstention (environ 60%), et annulé l'élection de 24 candidats déclarés vainqueurs.

Le Parquet, dirigé par un proche du président Karzaï, conteste les résultats publiés par la CEI et a demandé à la Cour suprême de les annuler, après avoir ouvert une enquête criminelle sur les fraudes. La CEI estime au contraire que la nouvelle session parlementaire peut commencer.

M. Omer n'a pas précisé si M. Karzaï avait décidé de valider tels quels les résultats annoncés par la CEI, qui marquent selon les analystes un recul des partisans du président à l'Assemblée nationale (Wolesi Jirga, 249 sièges).

Le chef de l'État, lui-même réélu en août 2009 au terme d'une présidentielle entachée également de fraudes massives à son profit, s'est jusqu'ici gardé de les avaliser, appelant au contraire les candidats battus qui contestent les résultats à porter plainte.

Le 13 décembre, une centaine de députés réélus avaient demandé à M. Karzaï de convoquer la nouvelle assemblée le dimanche suivant (19 décembre), soit cinq ans exactement après le début de la précédente législature, issue des élections parlementaires de 2005, les premières organisées après la chute des talibans.

La Wolesi Jirga n'a que peu d'influence dans le pays, l'essentiel des pouvoirs étant concentrés dans les mains du président Karzaï, installé à la tête de l'État fin 2001 par la coalition militaire internationale qui a chassé les talibans du pouvoir et déployé quelque 150 000 soldats dans le pays.