Un kamikaze à bord d'une voiture piégée s'est fait exploser vendredi dans l'est de l'Afghanistan, tuant deux civils, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Un politicien afghan et un soldat de l'OTAN ont également perdu la vie en cette journée internationale des droits de l'Homme.

La déflagration a eu lieu dans le district de Surkh Rod, dans la province de Nangarhar, a confirmé le ministère afghan.

Les forces de l'OTAN ont déployé un important contingent de troupes dans les provinces méridionales de Kandahar et de Helmand, ce qui leur a permis de progresser dans la lutte qu'elles mènent face aux talibans. Mais les combats continuent à faire rage dans les provinces orientales, où le réseau Haqqani - une faction talibane basée au Pakistan qui entretient des liens étroits avec al-Qaïda - règne toujours.

Par ailleurs, dans le sud du pays, le chef d'un conseil de gouvernement local du district de Zahiri, dans la province de Kandahar, a succombé à ses blessures après avoir été atteint par des balles tirées par des insurgés. Noor Mohammad a été la cible de tirs alors qu'il rentrait à la maison après un passage à la mosquée, jeudi soir, a précisé le chef de district, Naif Mohammad Sarhadi.

Un soldat de l'OTAN a été aussi été tué vendredi par une bombe posée sur une route, a annoncé l'Alliance atlantique, qui a perdu plus de 670 hommes depuis le début de l'année.

Parallèlement, pour la journée internationale des droits de l'Homme, environ 300 personnes ont manifesté dans la capitale Kaboul, à l'appel de l'Association sociale des demandeurs de la justice afghane.

Certains des participants avaient en leur possession des photos de victimes qui ont succombé aux violences qui secouent le pays en guerre depuis une trentaine d'années.

«En 32 ans de guerre, beaucoup de gens ont perdu la vie ou immigré vers d'autres pays, a commenté Ajab Khan Tanha, qui travaille à l'association et a aidé à organiser la manifestation. Ces manifestants veulent que les seigneurs de guerre, qui sont toujours au pouvoir, quittent leurs postes. Ils souhaitent aussi qu'un musée soit créé pour honorer la mémoire des victimes.»

Reha, une jeune femme âgée de 23 ans qui utilise seulement un nom pour s'identifier, a expliqué qu'elle s'était jointe à la manifestation puisque les femmes ne jouissent toujours pas des mêmes droits que les hommes, et ce, même si la communauté internationale est en Afghanistan depuis des années.

«Nous souhaitons obtenir justice de la part du gouvernement», a-t-elle affirmé.

«Nous savons tous que ce gouvernement ne nous écoutera pas puisqu'il a du sang sur les mains, mais nous voulons que notre message soit entendu par la communauté internationale.»