Des milliers d'Israéliens juifs et arabes, auxquels se sont joints des demandeurs d'asile étrangers, ont manifesté vendredi à Tel Aviv pour une vie dans «la dignité et la liberté» et contre la montée de l'extrémisme, pour la journée internationale des droits de l'Homme.

Les manifestants -- 10 000 selon les organisateurs -- ont défilé dans le centre de la métropole en brandissant des banderoles proclamant «Les droits de l'Homme s'appliquent pour tous les hommes», ou fustigeant la poursuite de l'occupation israélienne des Territoires palestiniens.

Plusieurs centaines de demandeurs d'asile et travailleurs immigrés originaires d'Afrique ont participé à la manifestation derrière le slogan: «Les demandeurs d'asile ne sont pas des criminels», selon un photographe de l'AFP.

«C'est une expression de protestation contre la vague grandissante de racisme», a expliqué à l'AFP Hagaï Elad, directeur de Association pour les droits civiques en Israël (ACRI), organisatrice de la marche à laquelle des dizaines d'ONG avaient appelé.

«Ce qu'il se passe en Israël depuis 18 mois est très grave. La discrimination est partout (...). La démocratie subit des attaques sur tous les fronts, et ces attaques proviennent du gouvernement lui-même», a-t-il déploré.

Au cours de la manifestation, ACRI a lu un message de soutien de l'un des animateurs palestiniens des manifestations hebdomadaires contre la barrière israélienne en Cisjordanie occupée, Abdallah Abou Rahma, emprisonné.

M. Abou Rahma a été condamné à un an de prison et maintenu en détention à l'expiration de sa peine sur appel du procureur militaire, qui a réclamé une peine double.

ACRI a également diffusé un message d'un juif israélien de la localité de Safed (nord), qui a reçu des lettres de menace après avoir loué sa propriété à des Arabes israéliens. Une vive polémique a éclaté cette semaine après que 300 rabbins ont signé un appel contre la location et la vente de maisons à des non-juifs, une démarche qui vise d'abord les Arabes israéliens.

Les organisations israéliennes de défense de droits de l'Homme sont régulièrement accusées par le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu de «faire le jeu du terrorisme», comme l'a encore affirmé vendredi le vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon.

En Israël, les autorités redoublent d'efforts pour endiguer l'afflux de migrants africains, en majorité Soudanais et Erythréens. Et l'extrême-droite, représentée au gouvernement, poursuit sa campagne contre la minorité arabe accusée de déloyauté envers l'État juif.