Les forces de sécurité ont arrêté les responsables de l'attaque menée contre la cathédrale syriaque catholique de Bagdad et revendiquée par Al-Qaïda, dans laquelle 44 fidèles et deux prêtres avaient péri, a annoncé samedi un responsable du ministère de l'Intérieur.

«La police a arrêté à Bagdad 12 membres du groupe responsable de l'attaque contre l'église», a déclaré ce responsable à l'AFP. Il n'a pas donné la date de ces arrestations, qui ont eu lieu dans les secteurs de Mansour et de la rue de Palestine.

Mais il a affirmé que figurait parmi eux le nouveau dirigeant pour Bagdad de l'État islamique en Irak, branche irakienne d'Al-Qaïda, un certain Houthaifa al-Bataoui.

Ce dernier serait le remplaçant de Manaf Abdel Rahim al-Ghawi, dont l'arrestation en mars avait permis, selon les autorités irakiennes, de lancer l'opération lors de laquelle le chef politique d'Al-Qaïda en Irak, et son chef militaire, avaient été tués en avril.

Un autre dirigeant de l'État islamique d'Irak, Ammar al-Najadi, a été abattu lors de l'arrestation des 12 membres du groupe, a indiqué le responsable.

Les autorités ont saisi à cette occasion six tonnes d'explosifs et de gaz toxique, a-t-il ajouté, soulignant que ces arrestations avaient permis d'empêcher de nombreux attentats, dont certains visaient la «Zone verte», secteur ultrafortifié qui abrite de nombreux ministères et ambassades dans le centre de Bagdad.

Malgré les coups régulièrement portés à la tête de la nébuleuse islamiste, Al-Qaïda a prouvé ces dernières semaines qu'elle demeurait en mesure de frapper fort.

L'État islamique en Irak a revendiqué l'attaque menée le 31 octobre, à la veille de la Toussaint, en pleine messe, contre la cathédrale Notre-Dame du Perpétuel secours, dans le centre de Bagdad, où de nombreux fidèles avaient été retenus en otages.

Au total, 44 fidèles, deux prêtres, sept membres des forces de sécurité et les membres du commando avaient péri dans cette attaque, l'une des plus sanglantes contre les chrétiens d'Irak, qui a poussé un peu plus de membres de cette communauté à quitter le pays.

La branche irakienne d'Al-Qaïda avait annoncé le 3 novembre que d'autres attaques viseraient les chrétiens, après l'expiration de son ultimatum à l'église copte d'Egypte pour libérer deux chrétiennes présentées comme «emprisonnées dans des monastères» pour s'être converties à l'islam.

Et dix jours seulement après le carnage dans l'église, des maisons appartenant à des chrétiens dans plusieurs quartiers de Bagdad avaient été la cible de nouveaux attentats et tirs de mortiers qui avaient fait au moins six morts.

La communauté chrétienne de la capitale, qui comptait 450 000 fidèles en 2003 n'en dénombre plus que 150 000, en raison d'un exode massif vers les pays voisins, l'Europe, l'Amérique du nord et l'Australie.