La force internationale de l'Otan en Afghanistan a reconnu samedi que ses troupes avaient tué par erreur trois civils et en avaient blessé quatre au cours de combats contre des insurgés dans l'est du pays.

La Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf), dirigée par l'Otan, a indiqué que trois civils avaient été «tués accidentellement» vendredi lorsque des troupes de l'Otan ont essuyé des tirs dans le village de Tantil, dans le district de Darah-ye Pech, situé dans la province de Kunar.

 

«Les forces de la coalition ont identifié la position des rebelles et ont répliqué avec des tirs de mortier», précise le communiqué de l'Otan.

«Trois ou quatre obus se sont abattus à à côté de leur cible, près d'un village, ce qui a eu pour conséquence que trois civils afghans ont été tués accidentellement et que quatre autres ont été blessés», déclare le communiqué.

Un colonel de l'armée américaine, Rafael Torres, a ajouté: «Nous prenons au sérieux le fait qu'il y ait des victimes civiles au cours de nos opérations, et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter (de tels accidents). Dans ce cas, nous avons échoué».

«Nos pensées vont aux familles des victimes de ce tragique accident», a ajouté le colonel Torres, qui dirige le centre des opérations conjointes de l'Isaf.

L'Isaf a indiqué jeudi à l'AFP dans un courrier électronique que le nombre de civils tués et blessés par ses troupes avait baissé de 8,33% en près de deux ans, avec 306 tués et blessés en 2009 contre 255 tués et blessés depuis le début de 2010.

Mais si le nombre des blessés a diminué (255 contre 306) pendant cette période, le nombre de tués a augmenté (174 contre 162).

En revanche, souligne l'Isaf, les rebelles, qui étaient responsables de 2153 morts et blessés en 2009, en ont à leur actif 2198 en 2010, soit une augmentation de 3,86%.

Selon l'ONU, l'année 2010 sera, parmi les neuf années de la guerre, celle qui aura fait le plus de morts parmi les civils Afghans, avec 1271 tués pour les seuls six premiers mois, soit une augmentation d'un tiers par rapport à l'année précédente.

Toujours selon l'ONU, la plupart de ces pertes en vies humaines sont dues aux attaques des rebelles.