Six Palestiniens ont été blessés vendredi par des raids aériens israéliens dans la bande de Gaza, lancés à la suite du tir d'une roquette et de dix obus de mortier sur le sud d'Israël.

La roquette de type Grad, d'une portée d'environ 30 à 40 kilomètres, soit le double des roquettes Qassam utilisées habituellement par les activistes palestiniens, est la première de cette catégorie depuis des mois à être tirée de la bande de Gaza, selon l'armée israélienne.

 

Elle a endommagé un camion-citerne et touché du bétail, a précisé un porte-parole militaire israélien. Selon la radio publique, l'engin a explosé près de la ville d'Ofakim située à environ 30 km de la bande de Gaza.

Quatre Palestiniens, dont deux femmes, ont été ensuite blessés dans un raid israélien sur une maison à l'est de Deir al-Balah (centre), et deux autres, dont un enfant, dans un raid à Khan Younès (sud), a indiqué à l'AFP le porte-parole des services de santé dans la bande de Gaza, Adham Abou Selmiya.

Une maison a été détruite à Deir al-Balah, selon des témoins.

«L'aviation israélienne a frappé trois sites de terrorisme dans la bande de Gaza», a indiqué dans un communiqué l'armée israélienne.

Dans la soirée, deux nouvelles frappes aériennes israéliennes ont touché des tunnels de contrebande à Rafah (sud de la bande de Gaza), à la frontière avec l'Égypte, selon l'armée israélienne et des sources palestiniennes. Ces frappes n'ont pas fait de victime.

Ces raids ont été lancés «en réponse aux tirs sur le sud d'Israël ces deux derniers jours: dix obus de mortier sont tombés dans des zones désertes et une roquette Grad a été tirée tôt ce matin, provoquant des dégâts», selon le texte.

L'armée a précisé que le raid sur Deir al-Balah visait des tunnels creusés en direction de la frontière israélienne.

Des médias israéliens ont rapporté que l'un des obus tirés contenait du phosphore blanc. La police n'était pas joignable dans l'immédiat pour confirmer cette information.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Avidgor Lieberman a ordonné à l'ambassadeur d'Israël à l'ONU de porter plainte pour usage de phosphore contre des civils, selon des médias.

Israël avait été critiqué internationalement pour avoir fait usage de munitions au phosphore lors de l'opération «Plomb durci» lancée fin 2008 sur Gaza notamment pour arrêter les tirs de roquettes et d'obus de mortier palestiniens.

Son emploi dans des zones habitées est réglementé par le protocole III de la Convention sur les armes classiques de 1980 «sur l'interdiction ou la limitation des armes incendiaires», auquel Israël n'a pas souscrit.

Un groupe armé islamiste, les Brigades Al-Nasser, a revendiqué le tir des dix obus de mortier, trois vers Nahal Oz, à l'est de la ville de Gaza, trois à partir de la région de Khan Younès, et quatre vers le kibboutz israélien de Zikim, au nord du territoire.

Il a affirmé agir en «représailles à l'assassinat israélien», apparemment en référence à la liquidation mercredi d'Islam Yassine, un responsable du groupe salafiste l'Armée de l'Islam, tué avec son frère par un raid israélien dans la ville de Gaza.

En outre, un Palestinien de 22 ans a été blessé par un tir israélien près de la frontière, dans le nord de la bande de Gaza, alors qu'il récupérait du gravier, a ajouté M. Selmiya.

Quelque 70 Palestiniens ont été blessés et deux tués en ramassant des matériaux de construction à la frontière depuis la fin de l'opération «Plomb durci» en janvier 2009, selon lui.

L'armée israélienne a confirmé avoir tiré sur l'homme après des coups de semonce pour l'obliger à s'éloigner de la frontière, où Israël a décrété une «zone tampon» interdite d'accès.

Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, y fait régner un cessez-le-feu de facto depuis la fin de «Plomb durci».

Mais depuis le début de l'année, plus de 180 roquettes et obus ont été tirés vers Israël à partir de Gaza, selon l'armée israélienne.