Les soldats étrangers continueront peut-être à se battre en Afghanistan au-delà de l'échéance de fin 2014 prévue pour le transfert de la sécurité du pays aux forces afghanes, a déclaré mercredi le représentant civil de l'OTAN à Kaboul, Mark Sedwill.

En juillet à Kaboul, les représentants de plus de 70 pays et organisations internationales avaient approuvé l'objectif d'un transfert au gouvernement afghan de la sécurité de tout le pays d'ici à la fin 2014.

Les soldats étrangers se limiteraient alors à un rôle de supervision, d'entraînement et de soutien matériel des forces afghanes.

Ce plan doit être discuté vendredi et samedi à Lisbonne lors d'un sommet des pays de l'alliance consacré en grande partie à la stratégie en Afghanistan, où près de 150 000 soldats américains et de l'OTAN soutiennent le gouvernement et les forces afghanes face aux talibans.

«Je m'attends que (les pays de l'OTAN réunis à Lisbonne) disent que le processus de transition débutera dans la première moitié de 2011 et que les Afghans dirigeront l'ensemble du pays d'ici à la fin 2014», a déclaré M. Sedwill à la presse à Kaboul.

Mais il a aussitôt souligné que l'échéance de 2014 était «réaliste mais pas garantie». «Nous espérons» avoir transféré la responsabilité de la sécurité aux Afghans «dans une grande partie du pays» à la fin 2014, mais «cela ne veut pas dire que nous aurons achevé le processus dans chaque district».

Les Afghans «auront la responsabilité» de la sécurité, mais «2014 ne signifie pas la fin de la mission» de combat des forces étrangères, a-t-il dit.

Dès 2011, les forces étrangères vont transférer aux forces afghanes le contrôle de la sécurité de «plusieurs provinces», a indiqué M. Sedwill.

La liste de ces provinces devrait être annoncée progressivement par le gouvernement afghan mais une fois le processus entamé dans chaque province, pour raisons de sécurité. «Dans certains cas cela commencera au niveau du district ou en dessous, avant d'être étendu», selon M. Sedwill.

Les provinces de l'Ouest et du Nord sont considérées comme les plus stables, même si la situation s'est dégradée depuis deux ans dans le nord. Celles du Sud et de l'Est, bastions des talibans, sont les plus instables.

M. Sedwill a estimé que les forces étrangères avaient pris l'ascendant sur la rébellion après neuf ans de conflit, bien que le nombre record de soldats étrangers tués cette année (près de 650) et que la rébellion ait gagné du terrain depuis trois ans malgré l'envoi régulier de renforts occidentaux.

«Cela reste fragile (...) Il nous reste une longue et difficile campagne à mener. Mais nous avons fait ce que nous prévoyions en 2010», a-t-il estimé.

«Nous avons repris l'initiative que nous avions perdue ces dernières années» car «nous avons finalement aligné nos ressources sur les besoins et objectifs de la campagne», a-t-il ajouté en référence aux dizaines de milliers de renforts, notamment américains, envoyés cette année en Afghanistan pour mener notamment des offensives dans le sud.

L'OTAN espère que le pays sera globalement «en paix» en 2014, même s'il faut s'attendre à la poursuite de violences dans certaines régions, a-t-il ajouté.

«La question est de savoir s'il existera toujours une rébellion qui soit une menace existentielle pour l'État», a conclu M. Sedwill.