Le président américain Barack Obama a jugé «prometteur» dimanche l'examen par Israël d'une initiative américaine pour relancer les pourparlers de paix qui prévoit un nouveau gel de la colonisation, et a été accueillie avec prudence par les Palestiniens.

La proposition américaine, présentée au Conseil des ministres par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu après un séjour aux Etats-Unis, prévoit un nouveau gel limité de la colonisation de 90 jours en Cisjordanie --mais pas à Jérusalem-Est annexée-- en échange d'une généreuse enveloppe de mesures de soutien politique et militaire, selon une source autorisée israélienne.

Le président américain Barack Obama a estimé dimanche que l'examen du projet par Israël était «prometteur».

«Je salue le Premier ministre Netanyahu pour avoir fait un geste à mon avis très constructif», a dit M. Obama à bord de l'avion présidentiel Air Force One de retour vers Washington après une tournée de dix jours en Asie.

«Ce n'est pas facile pour lui de le faire mais cela montre qu'il est sérieux», a poursuivi le président, ajoutant qu'il espérait que M. Netanyahu «et le président (palestinien Mahmoud) Abbas entament des négociations immédiatement».

En présentant l'initiative, M. Netanyahu a précisé que la proposition n'était «pas encore finale».

«Elle est en train d'être formulée par notre équipe (de négociateurs) et celle des Américains», a-t-il indiqué.

«Quand ces propositions seront complétées, je les présenterai à l'instance gouvernementale appropriée, c'est-à-dire le cabinet de sécurité», qui compte les 15 ministres les plus importants, a-t-il précisé.

Pour reprendre les discussions avec Israël, les Palestiniens exigent un arrêt total de la colonisation en Cisjordanie mais aussi à Jérusalem-Est, où ils veulent établir la capitale de leur futur Etat.

Le nouveau gel doit être «global» et comprendre Jérusalem-Est, a affirmé dimanche à l'AFP le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, Nabil Abou Roudeina.

Selon les commentateurs israéliens, le parti Likoud (droite) de M. Netanyahu, principal pilier de la coalition gouvernementale, ne devrait pas s'opposer à la proposition américaine.

Mais plusieurs puissants alliés de M. Netanyahu, dont le chef de la diplomatie, l'ultra-nationaliste Avigdor Lieberman, et le ministre de l'Intérieur, Elie Yishaï, chef du parti religieux Shass, sont publiquement hostiles à un autre gel de la colonisation.

Le gel envisagé concernerait tous les chantiers à venir ainsi que ceux qui ont débuté le 26 septembre, à l'expiration du précédent moratoire de 10 mois.

Dimanche, l'ONG israélienne La Paix Maintenant a fait état d'une vive accélération de la colonisation juive, rattrapant en six semaines le retard accumulé pendant les dix mois de gel limité.

Selon la source israélienne, les Etats-Unis ont promis à Israël qu'à l'issue de ce nouveau gel, ils ne réclameraient pas de moratoire supplémentaire.

Jusqu'à présent, M. Netanyahu avait refusé toute prorogation du gel de la colonisation, ce qui a conduit au blocage des négociations avec les Palestiniens, relancées le 2 septembre sous l'égide des Etats-Unis.

Afin d'obtenir d'Israël un nouveau moratoire, les Etats-Unis se seraient engagés à imposer leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU à toute résolution anti-israélienne.

Washington s'opposerait aussi à toute tentative visant à empêcher Israël d'exercer son droit à l'auto-défense.

De même source, l'administration Obama demanderait le feu vert du Congrès pour la livraison à Israël de 20 avions de combats F-35 d'une valeur de trois milliards de dollars.

Enfin, les Etats-Unis concluraient un accord de sécurité global d'une durée de dix ans avec Israël, parallèlement à la conclusion d'un accord de paix avec les Palestiniens, en vue de répondre à ses «besoins de sécurité».