Le président palestinien Mahmoud Abbas en a appelé mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU face à la persistance d'Israël de poursuivre sans restriction la colonisation en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est.

Malgré les menaces d'un effondrement imminent des négociations lancées le 2 septembre à Washington, les États-Unis ont assuré par la voix de la secrétaire d'État Hillary Clinton croire qu'une «issue positive était possible et nécessaire».

Mais Mme Clinton, qui rencontre jeudi à New York le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, a réitéré l'opposition de son pays aux «mesures unilatérales» décidées par les protagonistes, estimant que les négociations étaient «le seul moyen de résoudre toutes les questions associées au conflit».

M. Abbas a donné instruction au représentant palestinien à l'ONU de réclamer une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur la colonisation «rampante à Jérusalem et en Cisjordanie» occupée, selon son porte-parole Nabil Abou Roudeina.

Israël a balayé du revers de la main les objections des Palestiniens et de la communauté internationale à ses projets de construction de 1300 logements dans des quartiers de colonisation juive à Jérusalem-Est, dévoilés lundi pendant la visite aux États-Unis de M. Nétanyahou.

Avant même que ce projet ne soit rendu public, les pourparlers étaient déjà interrompus depuis l'expiration le 26 septembre d'un moratoire israélien sur les nouvelles constructions dans les colonies de Cisjordanie, qui ne portait pas sur Jérusalem-Est.

 

Les Palestiniens réclament pour reprendre les négociations un nouveau moratoire, auquel se refuse Israël. Washington, qui s'est dit «profondément déçu» par la poursuite de la colonisation à Jérusalem-Est, tente de ramener les deux parties à la table des négociations.

Le 8 octobre à Syrte -en Libye-, la Ligue arabe a accordé à l'administration américaine pour régler le différend sur la colonisation un délai courant jusqu'à sa prochaine réunion sur le processus de paix, qui devrait se tenir avant fin novembre, selon des responsables palestiniens.

Lors de cette réunion arabe, M. Abbas a exposé plusieurs alternatives aux négociations, à commencer par une demande de reconnaissance par les États-Unis ou le Conseil de sécurité de l'ONU d'un État palestinien sur toute la Cisjordanie et la bande de Gaza, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Les dirigeants israéliens ont répété mercredi sur tous les tons qu'il n'était pas question de freiner la construction juive à Jérusalem-Est pour complaire à la communauté internationale.

«Il n'y a pas eu de gel de la construction à Jérusalem, et il n'y aura pas un tel gel, telle est la politique des gouvernements israéliens depuis 40 ans», a dit à la radio publique Tzvi Hauser, secrétaire du cabinet qui accompagne M. Nétanyahou aux États-Unis.

Le ministre de l'Intérieur Eli Yishaï a jugé la question théorique, soulignant qu'il était improbable qu'Israël renonce aux quartiers de colonisation dans le cadre d'un accord de paix.

Israël, qui a proclamé l'ensemble de Jérusalem sa capitale «éternelle et indivisible», considère que les quartiers de colonisation font partie intégrante de son territoire, alors que les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur État.

La communauté internationale, qui considère que la question de Jérusalem doit être traitée dans le cadre d'un règlement de paix final et ne reconnaît pas l'annexion par Israël du secteur oriental de la ville, exhorte les deux parties à s'abstenir de toute action «unilatérale» dans la Ville sainte.