L'Afghanistan et le Pakistan se sont engagés à renforcer leur collaboration contre l'extrémisme, ont indiqué mercredi les services du président afghan Hamid Karzai, alors que les deux pays entretiennent des relations orageuses sur la question des talibans.

Au cours d'un entretien téléphonique de M. Karzai avec le premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani, mardi, «les deux parties ont mis l'accent sur la nécessité d'une plus grande coopération et coordination entre leurs services de sécurité dans la guerre contre le terrorisme», selon un communiqué de la présidence afghane.

M. Karzai en a profité pour inviter M. Gilani à venir s'entretenir avec lui à Kaboul, proposition que ce dernier a acceptée, ajoute le texte.

Les deux pays, alliés clé des Américains dans la guerre contre le terrorisme lancée par Washington dans la région après les attentats du 11 septembre 2001, entretiennent des relations parfois difficiles, Kaboul accusant régulièrement Islamabad de soutenir les rebelles talibans en Afghanistan.

Kaboul, comme Washington, estime qu'Islamabad n'en fait pas assez contre les combattants talibans et d'Al-Qaïda qui ont trouvé refuge dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan et vont régulièrement mener des attaques contre les forces afghanes, américaines et de l'OTAN en Afghanistan.

Lors de sa visite en Inde le week-end dernier, le président américain Barack Obama a estimé que le Pakistan faisait des progrès dans sa lutte contre le «cancer» de l'extrémisme», mais à un rythme insuffisant.

Son prédécesseur, George W. Bush, a indiqué dans ses mémoires récemment publiées que l'ancien président pakistanais Pervez Musharraf «ne voulait ou ne pouvait tenir toutes ses promesses» de s'en prendre aux combattants d'Al-Qaïda, et accusé les services de renseignements pakistanais de continuer à soutenir la rébellion afghane pour défendre leurs intérêts stratégiques.

Le Pakistan est soupçonné par l'Occident de soutenir les talibans pour favoriser leur retour au pouvoir et installer ainsi un régime «ami» à Kaboul une fois que les forces américaines et de l'OTAN auront quitté le pays.