Déjà considéré comme un personnage central de la branche la plus active d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique, Hassan al-Asiri est devenu le suspect principal dans l'histoire des bombes envoyées par courrier aérien à partir du Yémen vers les États-Unis.

Avec la complicité d'un prédicateur d'origine américaine, d'activistes yéménites et de Saoudiens jadis détenus à Guantanamo, Hassan al-Asiri mène les troupes terroristes dans la péninsule d'Arabie, selon les services de renseignement des États-Unis.

C'est également lui qui aurait bourré d'explosifs les sous-vêtements du jeune Nigérian qui a tenté de se faire exploser sur un vol reliant Détroit et Amsterdam le 26 décembre dernier.

Selon les analyses scientifiques, Hassan al-Asiri, qui réside au Yémen, a fabriqué les engins explosifs ayant été interceptés il y a quelques jours.

Et même si ses opérations n'ont pas été couronnées de succès, les experts considèrent qu'il possède vraisemblablement des connaissances en matière d'explosifs en plus d'en maîtriser les techniques de fabrication.

La secrétaire de l'Intérieur britannique, Theresa May, a indiqué que la puissance des bombes découvertes dans l'avion qui a touché terre en Grande-Bretagne auraient suffi à anéantir l'appareil.

Un représentant américain et un consultant en sécurité britannique ont ajouté que les engins explosifs, dissimulés dans une cartouche d'encre, étaient tellement sophistiqués qu'ils ont failli échapper aux enquêteurs britanniques - même si ces derniers avaient été informés de leur présence.

Les trois bombes contenaient un explosif extrêmement puissant, le tétranitrate de pentaérythritol (PETN), qui avait aussi été employé dans la fabrication des explosifs cachés dans les souliers de Richard Reid, qui avait tenté de faire sauter un vol transatlantique en 2001.

Les forces de sécurité yéménites ont affirmé qu'elles recherchaient Hassan al-Asiri. L'homme se trouverait dans la province de Marib, à l'est de Sanaa, la capitale du Yémen.

Le plus grand fait d'armes du suspect remonte au mois d'août 2009, alors qu'il a convaincu son frère Abdullah de se présenter comme un terroriste repenti afin de perpétrer un attentat-suicide contre un membre de la famille royale saoudienne.

Le prince Mohammed bin Nayef, vice-ministre de l'Intérieur chargé de la lutte contre le terrorisme, s'en était sorti vivant.

Les deux frères avaient quitté abruptement leur domicile de La Mecque il y a trois ans, a indiqué leur père, un ancien combattant de l'armée saoudienne.

Abdullah et Hassan al-Asiri avaient contacté leur père pour l'informer qu'ils avaient quitté le pays. Mais depuis, ils n'ont plus donné de nouvelles.

Dans l'édition de septembre 2009 du magazine Sada al-Malahem - ou «Les voix des batailles», une revue en ligne gérée par la branche d'Al-Qaïda de la péninsule arabique -, Hassan al-Asiri raconte comment il a recruté son frère et comment ils ont vécu leur voyage au Yémen.

Au départ, ses amis et lui espéraient attaquer les Américains déployés en Irak, mais les policiers saoudiens ont fait une descente dans leur appartement et les ont arrêtés.

«Ils m'ont mis en prison et j'ai commencé à constater à quel point les Saoudiens étaient asservis aux Croisés et combien ils haïssaient les vrais serviteurs de Dieu (...)», aurait-il alors dit.