Des dizaines voire des centaines de milliers de déplacés des inondations du Sud du Pakistan devront passer l'hiver dans des camps, contrairement à ce qui était prévu, en raison des eaux qui ne baissent pas, s'est inquiétée vendredi l'ONU.

Plus de trois mois après la catastrophe, le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés estime «que des dizaines voire des centaines de milliers de personnes devront rester dans les camps pendant tout l'hiver».

«C'est parce que des eaux stagnantes persistent dans certaines parties du Sindh et du Balouchistan», deux régions au Sud, a expliqué aux journalistes le porte-parole du HCR, Adrian Edwards.

Des pluies torrentielles sont tombées sur le Nord-Ouest du Pakistan en juillet, les inondations gagnant ensuite le Sud, faisant 21 millions de sinistrés, dont 7,27 millions sont encore affectés d'une façon ou d'une autre, selon l'ONU.

Dans un premier temps, «pendant l'urgence, nous nous attendions à ce que la durée de vie des camps soit de courte durée et que les personnes retournent dans leur région d'origine avec leurs tentes», a indiqué M. Edwards.

«Mais aujourd'hui (...), de larges étendues du Sindh et du Balouchistan sont sous 3 à 4 pieds d'eau (plus d'un mètre),» a-t-il précisé.

Quand bien même les autorités parviendraient à trouver un système pour pomper les eaux stagnantes, ces opérations devraient être de longue haleine, prévient le HCR.

L'organisation se prépare désormais à aider les déplacés à affronter les mois d'hiver, habituellement rudes au Pakistan, et prévoit d'augmenter son appel de fonds pour répondre à ces nouveaux besoins.

De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que 141 cas de choléra ont été confirmés dans les zones affectés par les inondations.

«Plus de 60 centres de traitement de la diarrhée ont été établis dans les régions touchées par les inondations», a indiqué un porte-parole de l'OMS, Paul Garwood, rappelant que la maladie est endémique au Pakistan.