Les trois randonneurs américains arrêtés en Iran en juillet 2009 seront jugés le 6 novembre pour espionnage et entrée illégale dans le pays, a indiqué mercredi leur avocat, confirmant des informations de la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton.

«Il est vrai que leur procès commencera le 6 novembre à 10h00 (02h30, heure de Montréal)», a déclaré à l'AFP leur avocat, Me Masoud Shafii, en précisant que le tribunal serait présidé par le juge Abolqasem Salavati.

Mme Clinton avait indiqué dans la nuit de mardi à mercredi être «au courant que leur avocat (avait) fait état de cette date».

Les trois randonneurs américains avaient été arrêtés le 31 juillet 2009 après avoir, selon Téhéran, franchi illégalement la frontière avec l'Irak.

L'Iran a libéré en septembre Sarah Shourd, 32 ans, après le versement d'une caution de près de 500 000 dollars, mais son fiancé Shane Bauer et un ami, Josh Fattal, sont toujours emprisonnés à Téhéran.

Les trois Américains affirment être entrés par erreur en Iran après s'être perdus lors d'une randonnée dans le Kurdistan irakien.

Me Shafii a précisé qu'ils étaient accusés «d'espionnage et d'entrée illégale dans le pays».

Il a souligné que si Sarah Shourd, qui a regagné les États-Unis, n'était «pas présente (au procès), elle violerait le régime de sa libération sous caution».

«Je ne peux pas demander qu'elle soit là. C'est à eux (sa famille) de décider. En tant qu'avocat, je les ai simplement informés de la date du procès et je ferai mon devoir, en les défendant tous les trois», a-t-il dit.

Le procureur général de Téhéran Abbas Jafari Dolatabdi avait averti que si Sarah Shourd ne se présentait pas à son procès, sa caution serait «saisie» et qu'elle serait jugée en son absence.

Hillary Clinton a dit espérer «que les autorités iraniennes choisissent l'option humanitaire qui consiste à libérer les deux jeunes hommes».

«Nous ne pensons pas qu'il y ait le moindre fondement pour qu'ils fassent l'objet d'un procès et nous regrettons que (les deux Américains) et leurs familles soient soumis à des procédures pénales dont nous pensons qu'elles ne reflètent en rien ce qu'ils ont fait», a ajouté la chef de la diplomatie américaine.

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait indiqué en septembre que les deux randonneurs américains pourraient être libérés, tout en indiquant que leur sort était entre les mains d'un juge et qu'il n'avait «aucune influence» dans cette affaire.

Le juge Salavati a présidé plusieurs procès de sympathisants de l'opposition, arrêtés durant les manifestations de protestation contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, en juin 2009.

Il a également dirigé celui de l'universitaire française Clotilde Reiss arrêtée pour avoir participé à ces manifestations.

Retenue dix mois en Iran, elle a été condamnée en mai 2010 à deux peines de cinq ans de prison, une sentence immédiatement commuée en une amende, d'environ 230 000 euros (329 000 $). Elle a pu quitter l'Iran après le paiement de cette amende.