Une délégation du groupe de sages internationaux nommé «les Anciens» (The Elders), arrivée samedi à Gaza, a lancé samedi un appel à la levée du blocus israélien imposé au territoire palestinien, qui est selon eux un obstacle à la paix.

«Le blocus de Gaza n'est pas seulement contraire à la loi internationale, il est immoral, inhumain et totalement contre-productif,» a déclaré à la presse la présidente de la délégation, l'ex-cheffe d'État irlandaise et ancienne haute commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Mary Robinson.

«Je pense au million et demi de personnes (habitants de la bande de Gaza), dont la moitié sont des enfants, piégées par le blocus israélien,» a-t-elle poursuivi, après une rencontre avec le premier ministre du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle ce territoire, Ismaïl Haniyeh.

Elle a en outre déploré dans un communiqué que «si l'allègement du blocus a permis l'importation d'un plus grand nombre de biens, les gens ne sont toujours pas libres d'entrée et sortir de Gaza, et les matériaux nécessaires à la reconstruction sont fortement limités».

De son côté M. Haniyeh, parlant séparément, a accusé les États-Unis d'avoir «un parti-pris en faveur de l'occupation israélienne,» estimant que les négociations de paix israélo-palestiniennes n'ont aucune chance d'aboutir.

«On négocie pour négocier et non pour obtenir les droits palestiniens», a-t-il affirmé.

La délégation de trois personnalités, arrivée par le point de passage de Rafah avec l'Égypte, comprend, outre Mme Robinson, la militante indienne pour les droits des Femmes Ela Bhatt et l'ex-chef de la diplomatie algérienne et émissaire de l'ONU Lakhdar Brahimi.

Le groupe des «Elders» (Anciens), qui oeuvre pour la fin des conflits dans le monde, rassemble des personnalités politiques connues comme l'ex-président américain Jimmy Carter qui doit rejoindre la délégation dimanche au Caire.

Avant Gaza, la délégation des «Anciens» a rencontré vendredi soir au Caire le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa.

La délégation doit également se rendre en Syrie, en Jordanie, en Israël et en Cisjordanie. Elle a annoncé avoir pour objectif «de stimuler le soutien dans la région aux négociations» de paix israélo-palestiniennes.

Ces négociations, relancées le 2 septembre à Washington, après 20 mois de suspension, sont à nouveau interrompues en raison du différend entre Israéliens et Palestiniens au sujet de la poursuite de la colonisation par Israël.

Israël a imposé le blocus à Gaza après l'enlèvement en 2006 à la lisière de la bande de Gaza du soldat israélien Gilad Shalit, toujours détenu, et l'a renforcé après la prise de contrôle du territoire par le groupe islamiste Hamas un an plus tard.

Après l'indignation provoquée par l'assaut meurtrier de sa marine le 31 mai contre une flottille humanitaire pour Gaza, Israël a accepté d'alléger le blocus, laissant passer tous les produits à l'exception des armes et des biens susceptibles d'être utilisés à des fins militaires.

Israël continue néanmoins à restreindre fortement la circulation des personnes et à interdire les exportations de Gaza.