La police iranienne agira contre ceux qui voudront utiliser les sanctions économiques imposées à l'Iran pour «créer des troubles et des grèves», a déclaré vendredi le chef de la police, le général Esmaïl Ahmadi Moghadam, cité par l'agence Isna.

«Les forces de l'ordre agiront contre ceux qui voudront s'appuyer sur les les sanctions économiques et agir en supplétifs des ennemis, en créant des troubles économiques et des grèves», a déclaré M. Ahmadi Moghadam, lors d'un discours à la prière du vendredi à Téhéran.

«Les ennemis cherchent, avec leurs menaces économiques, à pousser les gens à la désobéissance et provoquer des troubles sociaux», a-t-il ajouté.

C'est la première fois qu'un haut responsable iranien reconnaît que les sanctions économiques internationales décidées contre l'Iran à cause de son programme nucléaire controversé peut avoir de tels effets.

Le président Mahmoud Ahmadinejad, le gouvernement et la presse officielle ont systématiquement minimisé la portée de ces sanctions, affirmant qu'elles ne feraient que renforcer l'indépendance économique de l'Iran et n'affecteraient pas sa détermination à poursuivre son programme nucléaire.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a affirmé début septembre que «la nation et les responsables iraniens déjoueront les sanctions et les rendront inefficaces tout comme (elle l'ont été) ces trois dernières décennies».

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté le 9 juin dernier une nouvelle résolution renforçant les sanctions internationales contre l'Iran.

Cette résolution, la sixième condamnant l'Iran depuis 2006, a été suivie de nouvelles sanctions unilatérales décidées séparément par les Etats-Unis, l'Union européenne, l'Australie, le Canada, le Japon et la Corée du Sud.

Ces sanctions visent en particulier le secteur énergétique de l'Iran, deuxième producteur de l'OPEP, qui tire du pétrole 80% de ses ressources en devises. Elles interdisent tout investissement dans l'industrie pétrolière, gazière ou pétrochimique mais aussi les importations d'essence par Téhéran.

Elle visent également les banques, les échanges financiers, les assurances et les sociétés maritimes iraniennes.