Le fastidieux dépouillement des bulletins de vote a commencé dimanche en Afghanistan au lendemain d'élections législatives troublées par des attaques sporadiques qui ont fait des dizaines de victimes et par des fraudes potentielles.

Le fastidieux dépouillement des bulletins de vote a commencé dimanche en Afghanistan au lendemain d'élections législatives troublées par des attaques sporadiques qui ont fait des dizaines de victimes et par des fraudes potentielles.

Selon le chef de la Commission électorale, Fazil Ahmad Manawi, plus de 1,3 million d'Afghans ont voté, soit 40% de l'électorat, selon les premières estimations. En comparaison, le scrutin présidentiel du 20 août 2009, entaché de fraudes massives au profit du président sortant Hamid Karzaï, avait enregistré un taux de participation de 30 à 33%.

Le dépouillement et l'examen des plaintes auprès de la Commission des plaintes électorales (ECC) ne devraient pas permettre d'avoir une cartographie précise des résultats avant plusieurs semaines. L'annonce des résultats définitifs est prévue le 31 octobre.

Dès samedi soir, le chef de la mission de l'ONU en Afghanistan, Staffan de Mistura, avait tiré un «bilan mitigé» des élections et estimé que la sécurité n'avait pas été «bonne».

De son côté, Washington a félicité l'Afghanistan pour avoir organisé des élections «dans des circonstances extrêmement difficiles».

Selon le commandement de l'OTAN, les violences lors du scrutin ont été plus nombreuses mais moins meurtrières que lors de la présidentielle de 2009.

485 incidents ont émaillé le scrutin samedi contre 479 à l'époque.

22 personnes ont été tuées samedi: sept civils, onze policiers et soldats afghans et quatre soldats des forces internationales, selon les chiffres de l'OTAN. Plus de 60 Afghans et 36 soldats des forces internationales ont également été blessés.

57 personnes (civils, policiers et soldats afghans) avaient été tuées lors des élections présidentielle et provinciales de 2009, selon un rapport de l'ONU d'octobre 2009.

Le chef de la Commission électorale et le ministre de la Défense avaient avancé samedi soir le chiffre de quinze morts (11 civils, 3 policiers et 1 soldat afghans) dans les violences, principalement après des tirs de roquettes et de mortier visant les bureaux de vote.

Par ailleurs, la Commission des plaintes électorales (ECC) a indiqué avoir déjà reçu des «plaintes après des accusations d'ouvertures tardives de bureaux de vote, des cas de menaces et d'intimidation, des cas de personnes non autorisées à voter, des cas d'utilisation illégale de cartes d'électeur, de mauvaise qualité de l'encre indélébile et de manque de bulletins de vote».

L'ONG FEFA (Fondation afghane pour des élections libres et régulières) a affirmé que leur déroulement avait donné lieu à de «nombreuses irrégularités» qui font peser «des doutes sérieux sur la qualité du scrutin». Elle a fait état de divers incidents, violences et bourrages d'urnes notamment.

Ces deuxièmes législatives au suffrage universel depuis la chute du régime des talibans fin 2001 ne présentaient pas un grand enjeu, le pouvoir réel étant concentré dans les mains du président Hamid Karzaï.

L'enjeu est plus important pour les puissances occidentales au moment où, face à des opinions publiques réticentes à l'envoi de leurs soldats dans ce qui apparaît de plus en plus comme un bourbier, elles envisagent un début de retrait de leurs quelque 150.000 militaires dès juillet 2011 pour les États-Unis.

Les pertes parmi les soldats étrangers atteignent des niveaux record, avec 515 militaires tués depuis le début de l'année, alors que l'année 2009 était déjà de très loin la plus meurtrière depuis fin 2001, avec 521 morts.