Deux Afghans ont été tués et quatre autres blessés dimanche lors d'une manifestion contre l'intention du pasteur américain Terry Jones de brûler un coran.

Il s'agit du troisième jour de protestation pour manifester contre ce projet, que le pasteur n'a finalement pas mis à exécution hier lors des célébrations du neuvième anniversaire des attentats du 11 septembre.

Un chef de district d'une province de l'est du pays a indiqué que des protestants sont morts lorsque les soldats afghans ont fait feu sur les centaines de manifestants qui tentaient de perturber le siège du gouvernement local.

Plusieurs magasins ont été attaqués et des affiches électorales brûlées. «Je suis certain que c'était l'oeuvre des ennemis de la paix et de la stabilité en Afghanistan qui tentent de renverser la sécurité à chaque occasion», a-t-il ajouté.

Dans un pays où l'information circule difficilement, les citoyens ne semblaient pas au courant de la rétraction du pasteur Jones. Les intentions du pasteur de la Floride avaient soulevé la colère de millions de personnes à travers le monde.

Un commandant taliban, qui prévoyait une attaque de roquette sur des bureaux de votes, et quatre autres insurgés ont été tués dimanche selon des porte-parole de l'OTAN.

Alors que des élections sont prévues la semaine prochaine, les talibans ont appelé les Afghans à les boycotter, les qualifiant de «simulacre de vote». Le gouvernement et ses alliés occidentaux espèrent que les élections, pour la chambre basse du parlement, consolideront la fragile démocratie du pays.

Plusieurs Afghans et observateurs craignent toutefois que ces élections se terminent en bain de sang si les talibans mettent leurs menaces à exécution. Un colonel de l'armé américaine a indiqué que le peuple afghan avait le droit de voter en toute quiétude et que les forces de l'OTAN poursuivaient les talibans pour les empêcher d'agir.

Un raid aérien aurait tué dix personnes travaillant pour la campagne électorale dans le nord du pays, le 2 septembre, selon le président afghan Hamid Karzaï. L'OTAN s'est prononcée à propos de cette attaque dimanche et a déclaré que le convoi transportant ces dix personnes n'affichait aucun matériel électoral et que leur cible était bel et bien à bord. «La question est de savoir pourquoi une équipe électorale voyagerait avec un terroriste reconnu», s'est interrogé un officier italien.