La justice iranienne ne libérera pas l'Américaine Sarah Shourd tant que la «procédure judiciaire» concernant la jeune femme et ses deux compatriotes détenus n'est pas achevée, a déclaré samedi le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi.

M. Dolatabadi, cité par l'agence Ilna, réagissait aux déclarations d'un responsable de la présidence iranienne qui avait affirmé à l'agence officielle Irna que la libération de Sarah Shourd avait été reportée et non annulée.

Le ministère de la Culture avait annoncé pour samedi la libération de Sarah Shourd, détenus avec deux autres Américains, Shane Bauer et Josh Fattal, depuis plus d'un an sous l'accusation d'entrée illégale en Iran et d'espionnage.

«Tant que la procédure judiciaire pour examiner les accusations contre les trois Américains n'est pas achevée, aucun des accusés ne sera libéré», a dit le procureur général, après avoir bloqué la veille la libération de l'Américaine.

Un responsable de la présidence, ayant requis l'anonymat, a expliqué que sa libération avait «été reportée car samedi est jour férié», laissant entendre que les démarches administratives n'avaient pas pu être effectuées pour permettre sa libération.

Mais le procureur général a insisté sur le fait que seule une décision de la justice pouvait permettre cette libération.

«Le fait que l'accusée soit malade n'est pas en contraction avec le fait que l'on doit examiner ces accusations», a-t-il précisé. «La justice ne décidera pas de la libération des accusés tant que la procédure judiciaire est en cours».

«Dans l'hypothèse où il y a une décision judiciaire pour libérer les Américains, c'est la justice qui l'annoncera» et non le gouvernement, a souligné M. Dolatabadi, laissant percevoir un différend entre les deux institutions.

Arrêtés le 31 juillet 2009 après avoir franchi à pied la frontière iranienne en provenance du Kurdistan irakien voisin, les trois Américains, âgés d'une trentaine d'années, assurent être entrés «par erreur» en Iran après s'être égarés pendant une randonnée.

La mère de Sarah, Nora Shourd, a dit en août que sa fille avait été diagnostiquée en phase pré-cancéreuse et souffrait de dépression.