Des militaires américains ont aidé dimanche les forces irakiennes a défendre un complexe militaire irakien pris d'assaut par des insurgés à Bagdad, dans une attaque qui a fait 12 morts, cinq jours après la fin de la mission américaine de combat.

Ces militaires ont utilisé leurs armes pour couvrir des soldats irakiens qui pourchassaient des insurgés réfugiés dans un bâtiment proche du complexe, dans un acte de «légitime défense», selon un porte-parole de l'armée américaine.

Douze personnes ont péri et 36 ont été blessées dans ce raid, mené dans le quartier de Bab al-Mouazam, dans le centre de la capitale, contre un complexe déjà visé le mois dernier, a indiqué dans un communiqué le Commandement des opérations de Bagdad.

Il visait une entrée secondaire de l'ancien ministère de la Défense, où se trouvent désormais le siège du Commandement des opérations de Bagdad et le quartier-général de la XIe Division de l'armée irakienne.

Les récits divergeaient sur le déroulement exact de l'attaque, mais le Commandement des opérations de Bagdad a affirmé qu'elle avait été menée vers 10H50 (07H50 GMT) par cinq kamikazes arrivés dans un minibus près de l'entrée arrière de ce complexe.

«L'un est sorti du minibus. Les forces de sécurité lui ont tiré dessus et il s'est fait exploser», indique le communiqué. «Deux autres se sont enfuis dans un bâtiment à proximité et le minibus a explosé avec les deux autres terroristes à l'intérieur».

Les forces de sécurité ont, selon le communiqué, encerclé le bâtiment, une fusillade a éclaté et les deux kamikazes en fuite ont finalement activé leur ceinture d'explosifs.

Un porte-parole de l'armée américaine, le lieutenant colonel Eric Bloom, a indiqué qu'une équipe de conseillers américains se trouvait dans le complexe et que les soldats américains assurant leur sécurité avaient «couvert l'armée irakienne» poursuivant ces deux kamikazes.

«Cela a duré quelques minutes et a été terminé très rapidement», a-t-il ajouté, précisant que cette intervention était conforme à l'accord de sécurité conclu entre Bagdad et Washington, qui autorise l'armée américaine à faire usage de la force en cas de légitime défense ou de demande des forces irakiennes.

Aucun militaire américain n'a été blessé, a indiqué ce porte-parole, précisant que l'armée avait aussi fourni un appui aérien pour la surveillance et l'aide de ses équipes de démineurs.

La Cité médicale, plus grand complexe hospitalier de Bagdad, a admis de nombreux blessés par balle et précisé que plusieurs civils avaient été blessés dans l'effondrement de bâtiments proches du lieu de l'explosion.

Peu après les explosions, dont certaines ont été entendues dans tout le centre-ville, l'armée a bouclé la zone.

Des témoins ont raconté que l'immense marché voisin de Chorja, le plus vieux de Bagdad, s'était vidé en un éclair de ses clients pris de panique.

Le complexe militaire visé dimanche avait été en août la cible d'un attentat suicide qui avait fait 59 morts, en majorité des nouvelles recrues.

Sept ans après l'invasion de l'Irak, les Etats-Unis ont mis le 31 août un terme à leur opération de combat, soulevant des craintes quant à la capacité des forces irakiennes à assumer seules la sécurité dans un pays qui demeure le théâtre d'attaques quotidiennes.

L'Irak connaît un regain de violences depuis juillet. Au total, 426 Irakiens, dont 295 civils, ont été tués en août, selon un bilan officiel.

Le vice-président américain, Joe Biden, a lancé officiellement mercredi dernier la nouvelle opération de l'armée américaine qui porte essentiellement sur la formation des forces irakiennes de sécurité.