Les Gardiens de la Révolution iraniens ont nié dimanche avoir, avec des miliciens islamistes, assiégé vendredi le domicile de Mehdi Karoubi, figure de l'opposition réformatrice, appelant à le traduire en justice tout comme les autres «séditieux» de son acabit.

Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime iranien, ont affirmé que «des éléments voyous», sans lien avec eux ou des bassidjis (miliciens islamistes), avaient incité à l'encerclement de la maison de M. Karoubi, selon des propos cités par l'agence Ilna.

«L'incident était l'oeuvre d'éléments voyous et imprudents. Les instigateurs étaient de vrais voyous et n'ont aucun lien avec les organisations sacrées des Bassidjis et des Sepah (Pasdaran)», selon le communiqué.

Sahamnews, site de l'ancien président réformateur du Parlement, avait rapporté vendredi que des miliciens islamistes favorables au pouvoir avaient assiégé plusieurs heures son domicile à Téhéran, l'empêchant ainsi de participer à des manifestations pro-palestiniennes.

Depuis le dimanche 29 août, des miliciens islamistes s'étaient rassemblés tous les soirs devant l'immeuble où vit M. Karoubi, le bombardant de projectiles et cassant des vitres.

Jeudi soir, les manifestants ont pénétré dans l'immeuble après avoir cassé la porte. Des affrontements ont alors éclaté entre les assaillant et les gardes du corps de M. Karoubi qui ont tiré des coups de feu, selon les informations fournies par plusieurs sites.

Le chef des gardes du corps de M. Karoubi a été grièvement blessé et hospitalisé, selon Sahamnews, tandis que quatre assaillants ont été blessés par balles, selon les sites conservateurs Rajanews et Jahannews.

Les Gardiens ont condamné dimanche ce qu'ils ont qualifié de «problème insignifiant monté en épingle», ajoutant que des tirs provenant de (la) résidence (de M. Karoubi) avaient fait des blessés.

Selon la force d'élite, «la meilleure façon» de traiter les personnes «séditieuses» comme M. Karoubi, est de les poursuivre devant la justice.

M. Karoubi, qui conteste la régularité de la réélection du président Ahmadinejad en juin 2009, est régulièrement depuis un an la cible d'agressions ou d'intimidations de la part de partisans du pouvoir.