Deux Israéliens ont été blessés par balles près d'une colonie juive de Cisjordanie tard mercredi soir, la seconde attaque en 24 heures dans ce territoire, alors qu'Israël et l'Autorité palestinienne s'apprêtent à renouer le dialogue.

Les deux victimes, un homme et une femme, circulaient en voiture près de la colonie de Rimonim, dans le secteur de Ramallah, capitale politique de la Cisjordanie, a indiqué un porte-parole de l'armée.

La radio de l'armée a précisé qu'un des Israéliens avait été grièvement blessé et que, selon les premiers éléments de l'enquête, les coups de feu avaient été tirés à partir d'un véhicule qui a doublé la voiture israélienne.

Dans un communiqué lapidaire publié à Gaza, la branche militaire du mouvement islamiste Hamas a revendiqué «la responsabilité de l'opération héroïque» qui a eu lieu à l'est de Ramallah.

«L'opération de Ramallah est un message à l'adresse de ceux qui ont promis aux sionistes que l'opération de Hébron ne se répèterait pas», a ajouté le texte des Brigades Ezzedine al-Qassam.

Le Hamas avait revendiqué une première attaque qui a tué mardi soir quatre Israéliens près d'une colonie juive de la région d'Hébron (sud de la Cisjordanie).

Ces attentats surviennent au moment où les négociations directes entre Israéliens et Palestiniens, suspendues depuis la fin 2008, doivent reprendre jeudi à Washington sous l'égide du président américain Barack Obama.

M. Obama, qui supervise la reprise formelle des pourparlers directs israélo-palestiniens à Washington, a dénoncé le «massacre absurde» de Hébron, mais assuré que cela ne «l'empêcherait pas d'assurer non seulement la sécurité d'Israël, mais aussi d'obtenir une paix durable».

De son côté, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, présent à Washington pour la reprise des discussions avec les Palestiniens, a promis que les «terroristes» n'empêcheraient pas de progresser vers la paix.

«Je ne laisserai pas les terroristes entraver la marche vers la paix, mais comme ces événements l'ont encore démontré, cette paix doit s'ancrer dans la sécurité», a affirmé M. Netanyahu.

Quant au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, il a vilipendé «une tentative éhontée et cynique pour saper les négociations».

Le Hamas, qui s'oppose aux pourparlers entre Israël et l'Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas, accuse ce dernier et ses forces de sécurité de collusion avec «l'ennemi sioniste pour déraciner la résistance».

Embarrassée par l'attentat de mardi soir près de Hébron, qu'elle a condamné comme «contraire aux intérêts nationaux», l'Autorité palestinienne a lancé une vague d'arrestations dans les zones autonomes de Cisjordanie sous son contrôle.

Le Hamas, au pouvoir à Gaza, a affirmé que 250 de ses militants, sympathisants et membres de leur famille avaient été arrêtés par l'Autorité palestinienne en moins de 24 heures.

L'Autorité palestinienne a démenti ces estimations, les déclarant exagérées, sans fournir de bilan. Dans la matinée, des sources de sécurité palestiniennes avaient fait état d'une cinquantaine d'arrestations.

Les obsèques des quatre victimes se sont déroulées dans une atmosphère d'émotion et de colère, nombre de participants jugeant illusoires les négociations avec les Palestiniens.

En réaction, le Conseil des implantations juives en Cisjordanie (Yesha), principale organisation représentative des colons, a appelé à la reprise immédiate de la construction, sans attendre la fin du moratoire partiel de 10 mois décrété par le gouvernement Netanyahu s'achevant le 26 septembre.

L'ensemble des médias israéliens estimaient cependant que l'attaque confortait la position de M. Netanyahu auprès de l'opinion mondiale.

L'attentat «ne fait que donner plus de poids aux demandes, de toute façon fondamentales, de Netanyahu dans le domaine sécuritaire», a écrit le quotidien Yediot Aharonot.