Trois personnes, dont deux membres du Hezbollah, ont été tuées mardi soir à Beyrouth lors d'affrontements armés entre des partisans du parti chiite et ceux d'un groupuscule sunnite, Al-Ahbache, a affirmé mercredi un porte-parole de cette dernière formation.

Cheikh Abdel Qader al-Fakhani, un porte-parole d'Al Ahbache, a indiqué à une radio locale qu'un partisan de son groupe et deux membres du Hezbollah chiite libanais avaient été tués dans ces heurts.

Mardi en fin de soirée, un porte-parole de l'armée libanaise avait fait état d'un bilan de deux morts, dont un membre du Hezbollah.

Le Hezbollah est soutenu par la Syrie et l'Iran alors qu Al-Ahbache est un petit groupe pro-syrien qui se définit comme une organisation caritative ayant vocation à promouvoir la culture islamique.

Les deux groupes ont affirmé mardi soir dans un communiqué conjoint que «l'incident regrettable était isolé et n'était pas à caractère politique ou confessionnel».

Les heurts ont éclaté peu après 19H00 (16H00 GMT) dans le quartier de Bourj Abi Haidar, dans le secteur ouest de Beyrouth. Ils ont fait également dix blessés.

Selon des témoins, une dispute entre Fawas et les militants du groupe sunnite à propos d'une place de stationnement près d'une mosquée fréquentée par les membres d'al Ahbache aurait dégénéré en affrontements.

Les partisans des deux groupes ont fait usage d'armes automatiques et de lance-roquettes, selon une source policière.

Les deux victimes du Hezbollah ont été identifiées comme: Mohammed Fawaz, le représentant du parti chiite à Bourj Abi Haidar, et Ali Jawad. La troisième victime, Ahmed Omayrat, était membre d'Al Ahbache.

Depuis le retrait des troupes syriennes du Liban en 2005 après 30 ans de présence, le poids d'al Ahbache s'est considérablement affaibli.

Ces affrontements sont les pires depuis les heurts sanglants de mai 2008 entre le Hezbollah et ses alliés d'une part, et les partisans du Parti socialiste progressiste (PSP) de Walid Joumblatt et ceux de Saad Hariri, l'actuel premier ministre, d'autre part, à Beyrouth et dans différentes régions libanaises. Ils avaient fait une centaine de morts en une semaine.

Des journaux libanais affichent mercredi leur surprise s'interrogeant sur le mobile de ces violences entre deux groupes ayant les mêmes affinités politiques.

«La grande surprise est le déclenchement de ces affrontements entre deux proches alliés, avec les mêmes affinités politiques, ayant des rapports spéciaux avec la Syrie et une même attitude contre» le mouvement le Futur de Saad Hariri, écrit le quotidien al Akhbar, proche du Hezbollah.

«Le fait que des armes de moyen calibre aient été utilisées prouve que le feu couve même si on a présenté l'incident comme isolé», a écrit le quotidien An Nahar proche de la coalition dirigée par M. Hariri.