Le Guide suprême iranien Ali Khamenei a déclaré mercredi que l'Iran ne négocierait avec les États-Unis sur la question du nucléaire que si Washington levait les sanctions et arrêtait ses «menaces» contre Téhéran.

«Le président respecté (Mahmoud Ahmadinejad) et d'autres ont dit être prêts à des négociations. C'est vrai, mais pas avec l'Amérique», a indiqué l'ayatollah Khamenei, lors d'un rassemblement avec des responsables iraniens, dont le président Ahmadinejad, dans un discours retransmis par la télévision d'État.

«La raison en est que l'Amérique n'intervient pas (...) honnêtement comme un négociateur normal. Ils devraient cesser de jouer aux superpuissances, ils devraient arrêter les menaces, ils devraient annuler les sanctions et ils ne devraient pas fixer un but pour la négociation. Alors nous serons prêts», a-t-il dit.

Sous l'impulsion des États-Unis, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 9 juin une résolution renforçant les sanctions internationales contre l'Iran sur son programme nucléaire controversé, une initiative rapidement suivie par l'adoption de sévères sanctions unilatérales par les États-Unis et l'Union européenne.

Parallèlement à ces sanctions, les puissances occidentales, qui suspectent l'Iran de chercher à obtenir l'arme atomique sous couvert de programme nucléaire civil, essaient de faire revenir Téhéran à la table des négociations.

Khamenei, qui a le dernier mot sur toutes les questions nationales, a indiqué que l'Iran avait toujours refusé les offres de dialogue des États-Unis «parce que la négociation sous la menace ne peut être une négociation».

«L'expérience a montré que lorsqu'ils ne peuvent pas répondre de façon logique, ils intimident (...) nous ne changerons pas d'avis sous la pression et nous répondrons à ces pressions à notre façon», a-t-il ajouté.

Début août, le président Ahmadinejad avait cependant dit espéré que les États-Unis saisiraient «l'opportunité» de discuter d'un échange de combustible nucléaire avec l'Iran, réaffirmant que Téhéran était prêt à entamer ces discussions dès la fin août.

Il avait également réitéré sa proposition d'un entretien direct avec le président Barack Obama sur «les problèmes globaux» du monde lors de la prochaine Assemblée générale de l'ONU à New York en septembre.