L'ancien vice-Premier ministre irakien de Saddam Hussein, Tarek Aziz, accuse le président américain Barack Obama «d'abandonner l'Irak à son sort» en retirant ses troupes de combat malgré un regain de violence, dans une interview publiée vendredi par le Guardian.

Les États-Unis et la Grande-Bretagne «ont tué notre pays à bien des égards. Quand vous faites une erreur, vous devez corriger cette erreur, et ne pas laisser l'Irak mourir», a-t-il déclaré au quotidien britannique, depuis sa cellule de Bagdad.

«Quand (Obama) a été élu président, (...) je pensais qu'il allait corriger les erreurs de (son prédecesseur George W.) Bush. Mais Obama est un hypocrite. Il abandonne l'Irak à son sort», affirme-t-il dans sa première interview depuis qu'il s'est livré aux troupes américaines fin avril 2003, peu après la chute de Bagdad.

Ses déclarations interviennent après la confirmation par le président Obama de la fin - comme prévu - au 31 août prochain, de la mission de combat de l'armée américaine en Irak, en dépit du fait que juillet 2010 a été le mois le plus meurtrier dans le pays depuis plus de deux ans.

Tarek Aziz, qui incarna durant plusieurs années, en tant que chef de la diplomatie irakienne, le visage du régime de Saddam Hussein à l'étranger, estime que l'Irak est dans un état pire qu'avant l'invasion américaine et prend la défense de l'ex-dicateur.

«Pendant 30 ans, Saddam a construit l'Irak et désormais le pays est détruit. Il y a plus de malades qu'avant, plus d'affamés (...) les gens ne bénéficient d'aucuns services publics. Les gens sont tués chaque jour par dizaines, quand ce n'est pas par centaines», souligne-t-il.

Saddam Hussein «est quelqu'un pour qui j'ai un grand respect et que j'aime. C'est un homme dont l'Histoire montrera qu'il a servi son pays», explique l'ancien dignitaire.

«Saddam a construit son pays et servi le peuple. Je ne peux pas accepter votre jugement (en Occident) selon lequel il était mauvais», conclut-il.