Un tribunal militaire israélien a présenté dimanche l'acte d'accusation contre un soldat qui aurait tué deux Palestiniennes brandissant des drapeaux blancs lors de l'offensive à Gaza de décembre 2008-janvier 2009.

La brève audience s'est déroulée devant le tribunal militaire de Jaffa près de Tel-Aviv, selon un correspondant de l'AFP sur place.

À ce stade, et jusqu'à l'ouverture du procès proprement dit, les autorités militaires ont imposé le black-out sur la procédure, selon une source militaire.

Le soldat, un tireur d'élite dont l'identité n'a pas été rendue publique, est accusé d'homicide. Il n'a pas été placé en détention préventive.

Il s'agit de la première et apparemment de l'unique procédure engagée contre un soldat pour la mort de civils palestiniens durant l'opération «Plomb durci» lancée par l'armée israélienne dans la bande de Gaza du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009.

Le procureur militaire a en effet annoncé en juillet «qu'aucune faute n'a été relevée lors des actions des forces armées et que dans d'autres cas, les preuves étaient insuffisantes», après l'examen de 150 incidents et l'ouverture de près de 50 enquêtes par la police militaire israélienne.

Selon des témoins palestiniens, les deux femmes tuées faisaient partie d'un groupe de civils brandissant des drapeaux blancs après que leur maison eut été touchée par un obus de char israélien.

L'affaire, révélée par l'ONG israélienne des droits de l'Homme B'Tselem, figure dans le rapport du juge Richard Goldstone, mandaté par l'ONU pour enquêter sur des crimes de guerre commis pendant l'Opération «Plomb durci».

Selon B'Tselem, Riyeh Abou Hajaj, 64 ans, et sa fille Majda, 37 ans, ont été tuées le 4 janvier 2009 par un soldat qui a ouvert le feu sans motif sur un groupe d'une trentaine de civils fuyant leur maison touchée par un obus.

Le rapport Goldstone, publié en septembre 2009, accuse Israël et des groupes palestiniens d'avoir commis des crimes de guerre pendant l'opération qui a coûté la vie à quelque 1 400 Palestiniens, dont une majorité de civils, et 13 Israéliens, des soldats pour la plupart.