Les boutiques de lingerie féminine à Gaza seront désormais soumises à une nouvelle réglementation plus conforme à «la morale publique», a annoncé mercredi le mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans l'enclave palestinienne.

Ces boutiques ne pourront plus être équipées de cabine d'essayage ou de vitrines teintées, et les mannequins exposés devront être habillés sans ostentation, a affirmé le mouvement dans un communiqué.

«Il est formellement interdit d'installer des caméras à l'intérieur du magasin. Il est également interdit d'exposer des vêtements indécents en vitrine», a ajouté le texte.

Il y a deux semaines, le Hamas a interdit aux femmes de fumer le narguilé en public, dans le cadre d'une campagne visant à imposer des règles de pudeur plus conforme selon lui aux préceptes de l'islam.

La plupart des cinémas et des bars de Gaza ont été détruits pendant la seconde Intifada, le soulèvement palestinien, des années 2000 et l'alcool est strictement interdit dans l'enclave palestinienne.

Le Hamas se défend cependant de vouloir imposer la loi coranique dans la bande de Gaza, où la population est généralement conservatrice.

En 2009, il a ordonné aux avocates de porter le hijab, le voile musulman, lorsqu'elles viennent plaider au tribunal. Il a aussi interdit aux femmes de circuler à motocyclette, et interdit aux hommes de travailler dans les instituts de beauté pour femmes.

Le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza en juin 2007 à la faveur d'un coup de force contre le parti laïc Fatah du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, dont le siège est à Ramallah en Cisjordanie.