Au moins vingt-cinq personnes ont été tuées et plus de 20 blessées mercredi matin lorsqu'une bombe artisanale, l'arme de prédilection des talibans, a explosé au passage d'un bus bondé dans le sud-ouest de l'Afghanistan, ont annoncé à l'AFP les autorités locales.

L'explosion a eu lieu sur une route du district de Delaram, dans la province de Nimroz.

«Une mine posée par les ennemis de l'Afghanistan a explosé au passage d'un bus. 25 personnes innocentes ont été tuées», a indiqué dans un communiqué le ministère afghan de l'Intérieur, en employant l'expression habituelle des autorités pour désigner les rebelles talibans.

Plus de 20 personnes ont également été blessées, selon le ministère.

Un bilan précédent du gouverneur de la province, Ghulam Dastgir Azad, avait fait état de 20 morts et de 27 blessés.

«La bombe a été placée par les ennemis» qui visaient «un convoi des troupes internationales (de l'OTAN) qui devait passer par là», a affirmé M. Azad. Les forces internationales ont aidé à évacuer les blessés.

Dans un appel téléphonique à l'AFP, un porte-parole régulier des talibans, Zabihullah Mujahed, a démenti toute implication des insurgés talibans.

«Nous ne sommes pas responsables. Il s'agit de l'oeuvre de l'OTAN. Ils ont fait ça pour détourner l'attention de l'incident de Sangin», a affirmé le porte-parole en référence à la mort de 52 civils tués, selon la présidence afghane, par une roquette des forces internationales vendredi. L'OTAN dément toute bavure.

Les civils sont les premières victimes du conflit en Afghanistan, frappés le plus souvent par des attaques suicide ou des bombes artisanales posées par les rebelles sur les routes.

Ces bombes sont de loin la première cause de décès au sein des quelque 150 000 soldats des forces internationales déployées dans le pays, dont les pertes en hommes n'ont jamais été aussi élevées depuis le début de l'intervention internationale à la fin 2001.

Située au sud d'Herat, la grande cité de l'ouest du pays, et frontalière de l'Iran, Nimroz est une province désertique réputée infiltrée par la rébellion, même si elle n'est pas l'un de ses principaux bastions.

Des documents du Pentagone révélés dimanche par le site Wikileaks accusent l'Iran de participer en secret à la campagne contre les forces étrangères dirigées par les États-Unis en Afghanistan, en fournissant aux talibans argent, armes et entraînement. Interrogé mardi à ce sujet, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a nié ces accusations en bloc.

Dans le courant du mois, un rapport du National Bureau of Economic Research, un centre de réflexion dont le siège est dans le Massachusetts (nord-est des États-Unis) avait répertorié 4 000 civils tués ou blessés lors d'affrontements militaires et d'attentats en 15 mois en Afghanistan.