La présidence afghane a indiqué lundi ne pas être «surprise» par le contenu des documents confidentiels américains publiés sur la guerre en Afghanistan, notamment à propos des pertes civiles causées par l'Otan et des liens entre insurgés et services secrets pakistanais.

«Nous avons été choqués par le volume énorme des documents dévoilés. Mais le contenu par lui-même ne nous a pas surpris», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence afghane, Waheed Omar.

«La réaction du président Karzaï a été de dire que ce n'était pas nouveau pour nous», a-t-il ajouté.

«Les documents pointent dans deux directions. Et nous aurons beaucoup plus à dire dans le futur quand nous les aurons tous lus», a souligné le porte-parole.

«Mais les deux questions que nous regardons avec plus d'attention sont les cas de pertes civiles démenties (auparavant par les forces internationales, ndlr) et (le rôle) des services de renseignement de pays comme le Pakistan», a expliqué M. Omar.

Les États-Unis ont fermement condamné dimanche la publication de documents confidentiels sur des liens supposés entre les services secrets pakistanais (ISI) et les insurgés afghans.

Ces documents, diffusés par le site Wikileaks et publiés par plusieurs journaux, visent notamment le Pakistan, allié stratégique de Washington depuis 2001, accusé d'autoriser des membres de ses services de renseignement à traiter directement avec les talibans et de les aider à organiser des attaques contre les soldats étrangers en Afghanistan et des dirigeants afghans.

«Nous espérons qu'ils (les Pakistanais) prendront des mesures pratiques pour convaincre tout le monde qu'ils ne les soutiennent plus», a déclaré M. Omar.

Le gouvernement afghan a souvent accusé ces dernières années Islamabad, ancien allié du régime des talibans au pouvoir à Kaboul de 1996 à 2001, de soutenir leur rébellion notamment en leur fournissant une base arrière dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan. Le Pakistan a toujours nié toute implication.