Au moins 40 personnes ont été tuées dans des combats opposant depuis quatre jours des rebelles chiites et une tribu soutenue par l'armée dans le nord du Yémen, a-t-on appris mercredi de sources tribale et rebelle.

«Les affrontements entre les (rebelles) houthis et les partisans du chef tribal cheikh Saghir Aziz se sont soldés par la mort de 20 personnes dans les rangs de la tribu et de 10 parmi la rébellion», a déclaré à l'AFP une source tribale.

De même source, on ajoute que les rebelles encerclent cheikh Saghir Aziz, un député membre du Congrès populaire général, au pouvoir, et ses hommes de la tribu des Ben Aziz, à Al-Amichiya, au nord de Harf Soufiane, fief des rebelles dans la province d'Amrane.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole de la rébellion chiite Mohammad Abdessalam a affirmé que son groupe avait perdu au moins 20 de ses membres dans les affrontements.

La poursuite des combats à Al-Amichiya a suscité un mouvement de solidarité au Parlement à Sanaa où «six députés observent depuis mardi un sit-in» de protestation contre l'encerclement de cheikh Saghir Aziz, a rapporté un correspondant de l'AFP.

En outre, une pétition circulant au Parlement a recueilli la signature de 62 députés.

Elle enjoint le gouvernement d'«assumer ses responsabilités pour que cessent les violations par les rebelles» des termes du cessez-le-feu dans le nord du Yémen, en vigueur depuis février après six mois de guerre entre les rebelles et l'armée.

Les signataires menacent de «suspendre leur mandat parlementaire jusqu'à ce que le blocus imposé à (leur) collègue Saghir Aziz soit levé», selon l'un d'entre eux.

Le porte-parole des rebelles a cependant nié que ses hommes imposent un blocus au chef tribal.

Des incidents armés impliquant les rebelles et des tribus soutenues par l'armée sont fréquents dans le nord du Yémen, où les autorités et la rébellion s'accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu.