Le chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a réclamé dimanche «des mesures supplémentaires» au Pakistan contre le terrorisme, dans un entretien accordé peu après son arrivée à Islamabad.

«Nous demandons encore des mesures supplémentaires et attendons des Pakistanais qu'ils les prennent», a déclaré Mme Clinton à la BBC.

  

La secrétaire d'État a noté que Washington et Islamabad avaient «accru la coopération dans la lutte antiterroriste».

Mais «il ne fait aucun doute, dans l'esprit de personne, que si (la piste sur) l'origine d'un attentat contre les États-Unis remontait jusqu'au Pakistan, cela aurait un impact dévastateur sur notre relation», a-t-elle prévenu.

L'attentat manqué sur Times Square à New York en mai, dont a été accusé le Pakistanais Faisal Shahzad, a été revendiqué par le groupe des talibans du Pakistan Tehrik-e-Taliban (TTP).

C'est le principal mouvement opérant depuis les zones tribales du Pakistan, considérées par Washington comme le quartier général des groupes talibans pakistanais et de leurs alliés d'Al-Qaïda, et comme une base arrière des talibans afghans.

Mme Clinton a souligné qu'il existait un lien entre tous ces groupes, et appelé le Pakistan à ne pas faire de distinctions entre eux.

Elle a ainsi confirmé que Washington envisageait de faire classer comme étant des «terroristes» les chefs du réseau d'insurgés Haqqani, très actifs contre la coalition internationale en Afghanistan, mais considérés comme proches des services de renseignement pakistanais.

Le New York Times avait écrit mercredi que le général américain David Petraeus, récemment nommé à la tête de la coalition, militait en faveur de cette mesure.

Hillary Clinton avait fait sensation, pendant sa précédente visite dans le pays en octobre dernier, en suggérant publiquement que des responsables pakistanais savaient où se cachent les responsables d'Al-Qaïda depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.

  

Les Etats-Unis affirment que la coopération avec Islamabad en matière de sécurité a beaucoup progressé depuis lors.