Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé que la liberté de mouvement des Casques bleus de la Finul dans le sud du Liban soit respectée et a «vivement déploré» les récents incidents les ayant visés, dans une déclaration unanime vendredi.

Les quinze membres du Conseil «déplorent vivement les récents incidents visant des soldats de la Finul, qui se sont déroulés dans le sud du Liban les 29 juin, 3 et 4 juillet dans la zone d'opération» de cette force, dit cette déclaration.

«Ils appellent toutes les parties à veiller à ce que la liberté de mouvement de la Finul soit respectée, conformément à son mandat et à ses règles d'engagement».

Les membres du Conseil appellent aussi «au renforcement continu de la coopération entre les Forces armées libanaises et la Finul» et «soulignent l'importance d'augmenter les effectifs des Forces armées libanaises déployées au Liban-sud, conformément à la résolution 1701.»

Les quinze «réitèrent leur plein soutien à la Finul et appellent toutes les parties à coopérer avec la mission afin de mettre pleinement en oeuvre la résolution 1701.»

Enfin, ils «accueillent favorablement le fait que, dans sa déclaration du 8 juillet, le gouvernement du Liban a déploré les incidents, réaffirmé son engagement envers la Finul et envers la mise en oeuvre intégrale de la résolution 1701».

Cette résolution avait permis de mettre fin à l'été 2006 à un conflit de 34 jours entre Israël et la milice chiite libanaise Hezbollah, qui avait fait plus de 1200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 du côté israélien, surtout des militaires.

La déclaration, lue à la presse par l'ambassadrice du Nigeria Joy Ogwu, présidente du Conseil en juillet, a été rédigée par la France.

La Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul), chargée de surveiller le cessez-le-feu et la Ligne bleue tracée par l'ONU à la frontière israélo-libanaise, compte quelque 13.000 militaires dont 1.500 Français.

Lundi, Paris avait appelé «fermement» au respect de la liberté de mouvement pour ses Casques bleus, après des heurts ayant impliqué en fin de semaine dernière une unité française.

Le 3 juillet, des villageois de la localité de Touline avaient attaqué et brièvement désarmé une patrouille française de la Finul à coups de bâton et de jets de pierre, avant que l'armée libanaise n'intervienne pour calmer la situation. Un soldat français et un civil libanais avaient été blessés.

Quelques jours auparavant, des habitants de Khirbit Silm avaient protesté dans la rue contre un exercice de la Finul et jeté des pierres contre un de ses véhicules. Un Casque bleu avait été blessé.

L'envoyé spécial de l'ONU au Liban, Michael Williams, avait affirmé que certains de ces actes «regrettables» «étaient clairement orchestrés».

Le Hezbollah est le parti politique le plus influent dans le sud du Liban. Son numéro deux, Naïm Kassem, a affirmé par la suite que la Finul devait «faire attention» à ce qu'elle faisait.

Le chef de l'armée libanaise, Jean Kahwaji, s'est engagé dans une interview publiée vendredi à protéger la Finul contre toute attaque.

Selon l'armée israélienne, le Hezbollah a stocké 40.000 roquettes au coeur des villages du Liban sud depuis la guerre de 2006.

Pour l'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud, «l'adoption de cette déclaration claire démontre le soutien du Conseil de sécurité aux autorités libanaises dans la mise en oeuvre de la 1701 et à la Finul».

Rappelant qu'aux termes de la 1701, la liberté de mouvement de la Finul «n'est limitée en aucune façon», M. Araud a déclaré à la presse: «Nous ne voulons pas laisser s'instaurer une tendance à la limitation de cette liberté de mouvement».