Le chef d'état-major interarmées des Etats-Unis, l'amiral Michael Mullen, a rencontré samedi à Kaboul le président Hamid Karzaï pour le rassurer sur la poursuite de la stratégie de l'Otan après le limogeage du général Stanley McChrystal.

Arrivé dans la nuit, l'amiral Mullen s'est également entretenu avec les commandants des forces internationales en Afghanistan.

«Le chef d'état-major interarmées des Etats-Unis a déclaré lors de la rencontre qu'il était confiant dans la capacité du nouveau chef des forces internationales, le général David Petraeus, à faire des efforts, à l'instar du général Stanley McChrystal, pour éviter les pertes civiles, améliorer la coordination entre les forces afghanes et internationales, l'entraînement et le renforcement des forces de sécurité afghanes», a indiqué la présidence afghane dans un communiqué.

L'amiral Mullen s'est ensuite rendu à Islamabad, suite de sa visite dans la région.

Cette visite intervient après le limogeage du général McChrystal, patron des forces internationales et architecte en chef de la nouvelle stratégie de contre-insurrection voulue par la Maison Blanche, et son remplacement par le général David Petraeus qui s'est distingué en Irak.

«Mon message sera clair. Il n'y a aucun changement dans notre stratégie. Aucun changement dans notre mission», avait déclaré l'amiral Mullen à Washington avant son voyage.

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, avait également estimé que les forces internationales faisaient des «progrès»: «Je ne pense pas que nous soyons embourbés» en Afghanistan.

Le général Petraeus aura toute latitude «pour apporter des changements tactiques (...), mais la stratégie globale reste la même», avait insisté M. Gates.

Le président Barack Obama a limogé Stanley McChrystal après la publication d'un article dans le magazine Rolling Stone où le général se moquait du vice-président Joe Biden et d'une bonne partie de l'exécutif américain.

Ce limogeage intervient à un moment délicat pour les forces internationales engagées dans une longue opération à Kandahar, berceau des talibans, et dont les pertes atteignent un niveau vertigineux.

Samedi, cinq soldats de l'Otan ont péri dans des explosions de mines artisanales, l'arme de prédilection des talibans, dans le sud et l'est du pays.

Avec 89 soldats tués en 26 jours, juin est déjà le mois le plus meurtrier en huit années et demie de guerre pour les forces internationales, composées aux deux tiers de troupes américaines.

Trois à quatre soldats de l'Otan meurent chaque jour en moyenne en Afghanistan ces derniers temps.

Selon un décompte de l'AFP établi à partir du site internet indépendant icasualties.org, 309 soldats étrangers sont morts en Afghanistan depuis le 1er janvier.

De son côté, le Premier ministre britannique a affirmé vendredi qu'il souhaitait que les troupes britanniques soient rentrées d'ici à cinq ans, sans toutefois fixer de calendrier précis.

Interrogé en marge du sommet du G8 par la chaîne Sky News sur l'éventualité d'un retour au pays des forces britanniques avant les prochaines élections générales prévues en 2015, David Cameron a répondu: «C'est ma volonté, ne vous y trompez pas».

«Nous ne pouvons pas rester là-bas cinq ans de plus, ça fait déjà neuf ans que nous y sommes», a-t-il ajouté.