Le ministre irakien de l'Intérieur, Jawad Bolani, a imposé vendredi des restrictions à la liberté de manifester, quelques jours après des émeutes dans plusieurs villes du pays contre la pénurie d'électricité.

«Les organisateurs de manifestations doivent demander une autorisation au ministère de l'Intérieur et au gouverneur de la province 72 heures avant le rassemblement et les manifestations doivent rester pacifiques et non-violentes», a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

«Les slogans ne doivent pas inciter aux violences confessionnelles», a-t-il ajouté, en référence à l'opposition entre les chiites, majoritaires en Irak, et les Arabes sunnites qui s'est traduite par de violents affrontements confessionnels en 2006 et 2007 qui ont fait des milliers de morts. «L'entité qui demande la permission d'organiser une manifestation doit être connue», a-t-il indiqué. «Les organisateurs doivent préciser le nombre de personnes qui manifesteront, l'heure et l'itinéraire de la manifestation».

«Aucune arme à feu, même si leur propriétaire à un permis de port d'arme, ne sera autorisée», a-t-il poursuivi.

«Si la manifestation devient violente, alors nous emploierons les méthodes connues pour disperser les manifestants», a ajouté le ministère.

Samedi dernier, la police a tiré en l'air pour tenter de disperser des manifestants qui jetaient des pierres sur le siège du conseil provincial de Bassora, dans le sud, lors d'un rassemblement contre les coupures de courant. Deux manifestants ont été tués.

Plusieurs villes irakiennes, notamment dans le sud, où la température dépasse les 50 degrés, ont été le théâtre de manifestations, parfois violentes, pour demander la démission du ministre de l'Electricité Karim Wahid.

Celui-ci a présenté sa démission lundi, quelques heures après que 17 policiers eurent été blessés dans des affrontements avec des protestataires dans la ville de Nassiriya (sud).