Au lendemain de l'annonce de l'allègement du blocus exercé par Israël contre Gaza, le gouvernement Néthanyahou a dit qu'il s'agissait de la «meilleure décision possible». Les États-Unis et le Canada s'en sont réjouis de même que les défenseurs des droits de l'homme, bien qu'ils souhaitent, comme les Palestiniens, une levée totale du blocus.

«C'est un premier pas dans la bonne direction, mais ce n'est pas assez», a commenté Bill Van Esveld, de Human Rights Watch (HRW). «Le blocus est illégal», a rappelé Francesca Burke, d'Amnistie internationale (AI). «Cette annonce laisse toujours la population dans la pauvreté, dépendante de l'aide internationale.»

 

Israël a remanié dimanche sa politique d'entrée des marchandises à Gaza, objet d'un blocus depuis 2006. Au lieu de la liste des biens autorisés à entrer sur le territoire - qui compte actuellement 114 produits -, Israël établira une liste de produits prohibés, essentiellement du matériel militaire. «Tous les produits qui ne sont pas sur cette liste pourront entrer», a promis le premier ministre Néthanyahou.

Israël répond ainsi aux pressions internationales, qui se sont intensifiées après le raid meurtrier contre une flottille qui tentait de livrer de l'aide humanitaire à Gaza le mois dernier.

Exportations et population

Rachad Antonius, de l'Université du Québec à Montréal, qualifie carrément l'annonce de «frime pour faire taire les critiques». Le Quartette (États-Unis, Russie, ONU, Union européenne) a d'ailleurs salué l'annonce, tout en soulignant l'importance «des modalités d'application» pour en mesurer l'efficacité.

Le blocus reste inchangé en ce qui concerne les exportations et la mobilité de la population, rappellent HRW et AI.

La mesure crée néanmoins de la division au sein même du cabinet Néthanyahou. Pendant que le ministre de l'Environnement a estimé qu'il «ne faut pas s'accrocher à des principes qui ne rapportent rien et pour lesquels il faut payer», le vice-ministre israélien de la Défense, Matan Vilnaï, a dit que la décision allait «aider indirectement le Hamas à renforcer son pouvoir».