L'administration Obama a réaffirmé dimanche son intention de rapatrier les troupes américaines stationnées en Afghanistan dès juillet 2001 et ce, malgré les réserves de certains généraux. Ces derniers jugent les échanciers définitifs risqués.

Le chef du cabinet de la Maison-Blanche, Rahm Emanuel, a confirmé que les plans n'avaient pas changé, et «tous se sont accordé là-dessus», nommément les trois principaux responsables de la mission: le général David Petraeus, le secrétaire à la Défense, Robert Gates, et le président des chefs d'état-major, Mike Mullen.

Or, le général Petraeus affirmait, pas plus tard que la semaine passée, que le retrait aurait lieu à condition que la situation en Afghanistan le permette. En s'adressant au Congrès, il avait recommandé de reporter à plus tard le rapatrieent des troupes si le niveau de sécurité n'était pas satisfaisant ou que les capacités du gouvernement afghan étaient trop limitées.

David Petraeus, le principal architecte de la contre-insurrection afghane, a cependant souligné qu'il n'était pas opposé au retour des troupes comme tel et qu'il supportait la stratégie du président Obama. Il s'est simplement dit prudent face à ce type de paramètre fixe.

Robert Gates, quant à lui, avait dit en décembre que juillet 2011 n'était pas une date limite. M. Gates est toutefois revenu sur ses paroles dimanche, confirmant que les troupes rentreront bel et bien à la maison en juillet 2011. «Le rythme auquel nous rapartierons nos troupes, et combien de soldats nous rapatrierons dépendra des conditions sur le terrain», a-t-il toutefois précisé.

Les remarques de Rahm Emanuel devraient toutefois beaucoup plaire aux Américains, fatigués de cette guerre, et au Congrès, à qui l'administration a promis que cette guerre vieille de neuf ans n'était pas illimitée.

Les républicains du Congrès ont aussi manifesté leur inquiétude face à la stratégie. Selon eux, en connaissant la date de départ des troupes amércaines, les talibans pourraient se soulever. De plus, l'influence qu'exercent les États-Unis sur les dirigeants afghans serait possiblement amoindrie.

Le dernier contingent des 30 000 soldats envoyés par Barack Obama vient d'arriver en Afghanistan. Les troupes doivent notamment aider les Afghans à consolider leurs forces de sécurité et convaincre la population locale de se ranger derrière le gouvernement central de Hamid Karzaï, lui-même soutenu par les États-Unis.

Le peu de progrès observé dans le sud de l'Afghanistan illustre le décalage entre la politique et la tactique. Comme l'a reconnu Robert Gates, dimanche, il s'avère plus ardu et plus long que prévu pour avoir le dessus sur les talibans dans les provinces de Helmand et de Kandahar. Au moins 34 soldats sont tombés au combat, en juin, et le bilan pourrait s'alourdir cet été puisque les combats s'intensifieront.