Un haut dignitaire iranien a exclu vendredi à Genève tout échange de prisonniers avec les États-Unis dans l'affaire des trois randonneurs américains détenus en Iran depuis près de onze mois sous l'accusation d'espionnage.

«L'échange (de prisonniers) n'est pas quelque chose que nous préconisons», a expliqué le secrétaire général du Haut Conseil iranien pour les droits de l'homme Javad Larijani, s'exprimant devant une poignée de journalistes.

«Je crois que notre système judiciaire est en désaccord avec ce type d'arrangement. Ce que nous pouvons faire est d'essayer de voir que ce procès se déroule dans le respect de la légalité», a-t-il ajouté.

Sarah Shourd (31 ans), Shane Bauer (27 ans) et Josh Fattal (27 ans) ont été arrêtés le 31 juillet 2009 alors qu'ils effectuaient une randonnée au Kurdistan irakien et qu'ils avaient traversé la frontière iranienne, selon eux par mégarde. Ils sont détenus depuis à Téhéran.

Ils ont été accusés d'espionnage dans un premier temps mais n'ont finalement été inculpés en décembre dernier que d'entrée illégale sur le territoire iranien.

Les États-Unis ne cessent de réclamer leur libération, mais Téhéran estime qu'ils sont «entrés illégalement en Iran avec des buts suspects».

«Ma recommandation est de supposer qu'ils sont innocents et de voir ce qui va à l'encontre de ces hypothèses», a indiqué Javad Larijani.

Soulignant qu'il souhaitait que le procès démarre «le plus tôt possible», il a néanmoins indiqué ne pas avoir d'indication sur la date d'ouverture.

«Cela ne devrait pas être dans très longtemps car, de toute façon, les enquêtes principales en sont à leurs derniers stades», a-t-il ajouté.