Une erreur humaine est à l'origine de la mort de 23 civils en Afghanistan à la suite d'un raid aérien de l'OTAN en février dernier, a annoncé un communiqué militaire samedi.

L'incident, qui avait eu lieu le 21 février dans la province centrale de Daykundi, avait soulevé une vive indignation en Afghanistan au sujet de la présence des troupes étrangères dans ce pays. À la suite de cette frappe meurtrière, le général américain Stanley McChrystal avait présenté des excuses à Kaboul et la force de l'OTAN (l'ISAF) s'était engagée à ouvrir une enquête.

Le général McChrystal a érigé en principe de sa stratégie de lutte contre l'insurrection des talibans de faire aussi peu de victimes civiles que possible.

L'enquête a révélé qu'un convoi de «trois véhicules avec à bord 30 civils avait été pris pour un convoi d'insurgés et avait été la cible des forces aériennes de la coalition».

Cette erreur a été faite en analysant des images prises par des drones non identifiés, selon les résultats de l'enquête cités dans le communiqué.

Des informations selon lesquelles les véhicules transportaient des civils plutôt que des rebelles dépêchés en renfort auprès des talibans engagés dans des combats à proximité, ont été «ignorées ou pas prises en compte», selon le communiqué.

«Le commandant de l'armée de terre n'a pas eu d'informations suffisantes sur les personnes qui étaient à bord des véhicules, leur localisation et la direction qu'ils empruntaient», poursuit le communiqué.

Citant «plusieurs défauts dans l'entraînement, la communication et la prise de décision», le communiqué de l'ISAF (Force internationale d'assistance à la sécurité), indique que le général McChrystal a réprimandé quatre officiers de haut rang et deux de rang inférieur.

La frappe, qui avait eu lieu dans le district de Gujran, de la province de Daykundi, avait notamment tué quatre femmes et un enfant, et il s'agissait de la troisième erreur tragique de ce genre en Afghanistan en une semaine. En une semaine seulement, deux précédentes «erreurs» de l'OTAN avaient coûté la vie à sept policiers dans le nord et cinq civils dans le sud.

Les pertes civiles sont une question brûlante en Afghanistan et elles sont utilisées par le président Karzaï et les talibans à des fins politiques, bien que la plupart d'entre elles soient causées par les insurgés.

Les Nations unies ont annoncé dans un rapport que le nombre de civils tués au cours de la guerre en Afghanistan l'an dernier avait atteint 2412, faisant de 2009 l'année la plus meurtrière depuis le début de l'intervention militaire dans ce pays menée par les Américains.

En comparaison, 2118 civils avaient été tués en 2008.