Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a enjoint mercredi le président américain Barack Obama d'accepter l'accord signé avec la Turquie et le Brésil sur l'échange de combustible nucléaire, soulignant qu'il s'agissait d'une dernière «occasion historique».

L'Iran a accepté la semaine dernière d'envoyer son uranium faiblement enrichi (3,5%) en Turquie pour recevoir en échange du combustible enrichi à 20% pour son réacteur de recherche médicale de Téhéran.

Les six pays chargés des négociations sur le nucléaire iranien jugent cependant la proposition iranienne insuffisante et ont élaboré un projet de résolution prévoyant un nouveau régime de sanctions (le quatrième) contre le régime islamique. Ces Six sont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité que sont les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine, plus l'Allemagne.

Mardi lors d'un déplacement à Séoul, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a estimé que la proposition iranienne ne levait pas les doutes sur le programme nucléaire controversé de Téhéran.

Si les États-Unis et leurs alliés «sont honnêtes en disant qu'ils cherchent la coopération (...) ils doivent accepter cette offre» iranienne, a déclaré le président iranien lors d'une allocution à Kerman dans le sud du pays.

«M. Obama doit savoir que cette proposition est une occasion historique», a fait valoir Mahmoud Ahmadinejad. «Si cette occasion est perdue, je doute que la nation iranienne lui donnera une nouvelle chance à l'avenir», a-t-il ajouté.

Le chef d'État iranien a par ailleurs accusé le président russe Dimitri Medvedev d'avoir cédé aux pressions américaines en faveur de nouvelles sanctions, soulignant que le soutien apporté par Moscou au projet de résolution était contraire aux relations amicales entre les deux pays. Mahmoud Ahmadinejad a invité la Russie à revoir sa position.

Moscou défend avant tout ses intérêts à long terme et n'est «ni pro-américain, ni pro-iranien», a souligné Sergueï Prikhodko, conseiller du président Medvedev en matière de politique étrangère.