Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a qualifié d'«imposture» mardi l'accord nucléaire signé par l'Iran, la Turquie et le Brésil, au cours d'un débat au Parlement (Knesset).

«L'accord conclu par l'Iran est une imposture qui ne l'empêchera pas d'acquérir de l'uranium enrichi», a déclaré mardi soir le chef du gouvernement à la tribune.

«L'objectif de cette imposture est d'éviter pour l'Iran des sanctions internationales» a-t-il souligné.

L'Etat hébreu, qui considère les ambitions nucléaires iraniennes comme une menace majeure à sa sécurité, n'a pas encore formellement répondu à l'accord signé lundi à Téhéran.

L'accord Brésil-Turquie-Iran prévoit l'échange sur le territoire turc de 1200 kg d'uranium enrichi iranien à 3,5% contre de l'uranium enrichi à 20% pour tenter de dénouer la crise née de la politique d'enrichissement d'uranium de Téhéran.

Un haut responsable israélien, parlant sous couvert d'anonymat, avait accusé le 17 mai Téhéran d'avoir «manipulé» la Turquie et le Brésil en «faisant semblant d'accepter» un arrangement sur un échange d'uranium enrichi en Turquie.

L'accord pourrait encore compliquer les relations entre Israël et la Turquie, autrefois solides, mais qui se sont fortement détériorées depuis l'offensive israélienne dans la bande de Gaza en décembre 2008-janvier 2009.

Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a exhorté mardi la communauté internationale à renoncer à adopter de nouvelles sanctions contre l'Iran après la signature de cet accord.

«Les sanctions, les discussions sur les sanctions vont gâcher l'atmosphère et une escalade de déclarations peut provoquer l'opinion publique iranienne», a ajouté le ministre.