Le président des Etats-Unis, Barack Obama, a évoqué lundi devant le premier ministre libanais Saad Hariri la «menace» que représenterait un transfert d'armes au Liban en violation des résolutions de l'ONU, a indiqué la Maison Blanche.

Le président Obama «a insisté sur (...) la menace représentée par un transfert d'armes au Liban en violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU» qui avait mis fin à la guerre de l'été 2006 au Liban entre Israël et le mouvement chiite Hezbollah, a précisé la présidence américaine dans un communiqué.

Début avril, le président israélien Shimon Peres a accusé Damas de fournir des missiles Scud au Hezbollah qui, selon l'Etat juif, possède plus de 40 000 roquettes dont certaines capables d'atteindre les grandes villes d'Israël.

Washington a ensuite accusé l'Iran et la Syrie de fournir au Hezbollah roquettes et missiles «aux capacités de plus en plus importantes».

Damas a démenti ces accusations, tandis que le Hezbollah, mouvement armé qui contrôle le sud du Liban, a refusé de les confirmer ou de les démentir.

Lors de la même rencontre, selon la Maison Blanche, M. Obama a également parlé du processus de paix israélo-arabe et du nucléaire iranien avec M. Hariri, qui a entamé lundi une visite de cinq jours aux Etats-Unis.

Il s'agit de la première visite du responsable libanais à la Maison Blanche depuis l'entrée en fonctions en novembre de son gouvernement d'union nationale comptant des membres du Hezbollah dans ses rangs. Lundi matin, il s'était rendu au département d'Etat.

«Nous avons discuté de l'état actuel du processus de paix au Proche-Orient, dossier qui a dominé nos entretiens», a expliqué M. Hariri dans un communiqué en anglais diffusé par ses services après la rencontre avec M. Obama, dans un texte qui ne faisait pas mention du dossier des armes du Hezbollah.

«J'ai exprimé ma conviction profonde qu'un Liban stable et prospère dépend en fin de compte d'une solution de paix juste dans la région», a souligné M. Hariri, en saluant l'activisme «évident» du président Obama dans ce dossier.

«J'ai dit au président Obama que nous avions une vraie occasion» de réaliser la paix, a ajouté M. Hariri, affirmant que «les Arabes sont prêts» à une paix avec Israël. «Le temps est venu d'une paix régionale qui permet aux Palestiniens de revenir dans un Etat qui soit le leur, avec sa capitale à Jérusalem», a encore dit le Premier ministre.

«Oui, nous pouvons y arriver», a-t-il ajouté, en clin d'oeil au slogan de campagne «Yes, we can» (oui, nous le pouvons) de M. Obama.